Publié le 11 juillet 2023
Le rêve de Maxime Sorel : à la conquête du Double Everest
Crédit photo : © Guillaume Vallot

Le rêve de Maxime Sorel : à la conquête du Double Everest

Un skipper sur le toit du monde
ESCALADE ALPINISME
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Carnet de Voyage, ALPINISME

C'est en 2017 que Maxime avait décidé de se lancer dans ce défi audacieux. Motivé par le souhait de mettre en lumière l’association Vaincre la Mucoviscidose dont il est le parrain national, il désire mieux comprendre les difficultés rencontrées par les patients atteints de cette maladie qui luttent notamment contre le manque de souffle. Le Double Everest, c’est le défi incroyable de réussir à réaliser à la fois L’Everest des Mers (le Vendée Globe) et gravir l’Everest des Terres pour Vaincre La Mucoviscidose !

Jeudi 18 mai, Maxime Sorel est devenu le premier homme à boucler un tour du monde en solitaire, sans escale et en course, et à grimper le célèbre Everest. Après 1 an de préparation, le célèbre skipper français a réussi un exploit sans précédent en grimpant sur le toit du monde.
 

Crédit photo : © Guillaume Vallot

L'expédition de l'Everest de Maxime Sorel

Le groupe d'expédition avait atteint le camp de base le 15 avril après avoir débarqué à Katmandou le 6 avril. Ils ont alors entamé une longue période d'acclimatation, essentielle pour affronter l’extrême altitude de l'Everest. L'acclimatation, étape clé de l’ascension, implique de vivre avec des capacités d'oxygène réduites et de s'habituer à l'air sec. Dans le but d'habituer le corps et l'esprit à ces altitudes, des allers-retours sur les versants des plus hauts sommets du monde rythment les intenses journées. L’acclimatation aura duré 38 jours.

J’ai bouclé un Vendée-Globe et j’ai gravi l’Everest ! C’est beaucoup de bonheur et de sensations positives. 

Maxime Sorel était accompagné lors de la première partie de l'ascension de Guillaume Vallot, guide de haute montagne et chef d'expédition dans cette aventure avec qui il avait préparé ce défi pendant de nombreux mois, ainsi que de Julien Ferrandez, spécialiste des prises de vue en haute altitude, et de plusieurs sherpas népalais. Le départ du camp de base pour le sommet a été donné très tôt, le matin du lundi 15 mai. 

C’est dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 mai que Maxime Sorel a atteint le sommet de l'Everest, culminant à 8 848 mètres. À 3h48 heure du Népal, le skipper originaire de Cancale, âgé de 36 ans, est devenu le premier homme à boucler en course un tour du monde en solitaire et sans escale (10e du Vendée Globe 2020-2021), et à grimper le plus haut sommet de la planète. En déployant un drapeau au sommet, il s’apprête à accomplir son défi "Mon double Everest" et porter haut les couleurs de l'association “Vaincre la Mucoviscidose", dont il est parrain. En redescendant de la montagne, il peine encore à réaliser ce qu'il a vu, émerveillé par la petitesse des autres montagnes en comparaison. Le vendredi 19 mai, Maxime Sorel est revenu au camp de base, épuisé mais victorieux, validant ainsi son ascension. Cet aventurier, habitué des sensations fortes, vient d’accomplir un exploit remarquable.

Un exploit pour vaincre la mucoviscidose

« Engagé depuis l’enfance auprès de l’association Vaincre la Mucoviscidose, j’ai toujours fréquenté des malades et j’ai toujours voulu mieux comprendre le fait de manquer d’oxygène. C’est le cas en altitude. C’est une maladie rare, mais aussi une maladie invisible. Elle est donc difficile à expliquer et à faire comprendre ! Mon but était donc d’aller me mettre en difficulté pour mieux expliquer la maladie ».

En tant que parrain de l'association Vaincre la Mucoviscidose, Maxime souhaite sensibiliser le grand public aux défis auxquels sont confrontées les personnes atteintes de cette maladie. Grâce à une cagnotte mise en place en lien avec son projet, l'aventure aura permis de récolter 63 000 euros au profit de l'association.

Crédit photo : © Guillaume Vallot

Un défi sportif énorme pour Maxime Sorel

« J’ai énormément d’adrénaline à parcourir les sommets sous toutes les formes. J’ai très peu d’expérience et tout ce que je fais est vécu et ressenti à 300%. Cela ne veut pas dire que je me lasse de l’océan, mais au vu du nombre d'années à sillonner les mers, les sensations ne sont pas exactement les mêmes. La faute me semble moins pardonnable en montagne, car j’ai moins d’habitudes et d’automatismes »

De retour au camp de base le vendredi vers 15h, Maxime Sorel, très fatigué, a partagé son récit. Il a raconté son ascension folle, sa voix étant régulièrement interrompue par une toux sèche et persistante appelée "Khumbu cough", commune sur les pentes de l'Everest où l'oxygène est rare. « Gravir cette montagne, c’est déjà un défi sportif hors-normes avec tous les risques que cela comporte. L’oxygène est rare là-haut, même avec une bouteille, on fait « un pas, une respiration quand tout va bien et tous les 10 pas, une pause de 20 à 30 secondes. »

Nous sommes arrivés de nuit au sommet. 
Tu ne vois rien à part un point blanc !

L'exploit de Maxime Sorel restera gravé dans les annales de l'alpinisme et de la voile. Son courage, sa détermination et sa volonté de sensibiliser le public à cette maladie, encore (partiellement) incurable, ont fait de lui un athlète inspirant pour tous ceux qui rêvent de repousser leurs limites et de réaliser l’impossible.

Le témoignage de Maxime Sorel

 « Je suis très fier d’avoir accompli mon Double Everest, mon rêve pour Vaincre la mucoviscidose et démontrer que tout est possible dans la vie. C’est fait ! J’ai bouclé un Vendée-Globe et j’ai gravi l’Everest ! C’est beaucoup de bonheur et de sensations positives. Je suis plus fatigué qu’à l’arrivée d’un Vendée Globe car cette ascension a été très intense sur un temps court. Quand je suis arrivé au sommet, je me suis mis à regarder les étoiles et je me suis dit que jamais je ne les verrais d’aussi proches.
 

Crédit photo : © Guillaume Vallot

J’ai eu une grande émotion quand j’ai vu le sommet apparaître. Nous sommes arrivés de nuit au sommet. Tu ne vois rien à part un point blanc ! C’était une succession de plein de petits sommets. Tu montes, tu vois un truc et à un moment donné tu reconnais les drapeaux.

Un grand moment ! Nous avons eu un vent énorme avec un froid totalement dingue. Quelles émotions ! Après le sommet, c’était le chao total avec un vent violent. Nous étions alors très pressés de redescendre parce que là-haut, on ne tient pas, on reste congelé. Ma bouteille d’oxygène était quasiment vide. Je n’en avais pas de rechange. Nous n’avions pas de temps à perdre. J’ai beaucoup pensé aux patients atteints de la mucoviscidose notamment lors de la redescente.

J’ai voulu descendre très vite et ai certainement débranché mon tuyau d’oxygène. Je n’étais pas bien. J’avais la tête qui tournait. Je me suis assis sur un caillou et j’ai demandé à un mec à combien était ma bouteille d’oxygène. Il m’a répondu zéro !! Un sherpa m’a vu et a capté mon tuyau débranché, ouf ! Je me suis mis à revivre et j’ai fortement pensé aux patients alors que j’avais très, très peu de capacités respiratoires.

 

J’ai vraiment flippé. Nous étions dans un rythme de préparation élevé mais cela n’avait rien à voir avec ce que je viens de vivre. Nous avons effectué des journées physiques et mentales de ouf. Nous sommes partis à chaque fois des différents camps très tôt, on ne dort pas beaucoup. Nous avons marché 28 heures avec seulement 2 heures de sieste à très hautes altitudes avec des dénivelés importants et de multiples difficultés. Cela a été plus dur que ce que je pensais. Je me suis tout de même bien senti tout au long de la montée même si quelques membres de notre équipe nous ont lâché au fur et à mesure car ils n’étaient pas très bien.

Merci à mes supporters, ma famille, mes partenaires, mon équipe d’expédition, l'Agence Sherpalaya, les sherpas, Guillaume Vallot, Julien Ferrandez, nous avons écrit une nouvelle belle histoire avant de retrouver mes chers océans. »

« L’effort a été intense pour se hisser à 8 848m au-dessus des océans ! Les émotions sont encore là, les douleurs aussi, les paysages bien ancrés dans ma tête… Quelle joie d’avoir réussi ! C’est un challenge incroyable ! »

Crédit photo : © Gauthier Lebec

Le double Everest en chiffres

8 848,86 mètres d’altitude.
14,5 km séparent le camp de base du sommet 
8 jours de treks vers le Camp de base
3 à 8 jours d’acclimatation
5 jours pour atteindre le sommet et redescendre 

Vendée Globe vs Everest

40 075 km pour boucler le Vendée Globe contre 14,5 pour atteindre le sommet depuis le camp de base de l'Everest.
84 marins ont terminé le Vendée Globe ce jour contre 6338 personnes qui ont atteint le sommet de l'Everest.
Désormais, 1 aventurier a réussi à boucler le Vendée Globe et à avoir gravi l'Everest.

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