Octuple championne paralympique, elle est l'ambassadrice Volvo Discover Group. Ils partagent ensemble un certain nombre valeurs comme l'authenticité, la sportivité et la générosité. Autant de qualités qui ont séduit le groupe automobile Discover, dont l’engagement aux côtés de Marie Bochet a tout de suite semblé évident.
Marie Bochet aborde au quotidien cette simplicité naturelle et sincère qui s’associe à merveille aux valeurs de Volvo, marque représentée à Chambéry, Annecy et Annemasse par son partenaire Discover Group.
Octuple championne paralympique, la sportive représente une image d’excellence. Reconnue pour sa gentillesse mais aussi pour son perfectionnisme, elle ne néglige aucun détail sur la piste. C’est ce qui lui permet aujourd’hui de faire partie des meilleures skieuses handisport du circuit mondial. Voix du handisport, la skieuse de 28 ans a presque tout gagné : 8 titres paralympiques, 22 titres mondiaux et 29 globes de cristal…
Marie Bochet nous emmène dans le Beaufortain, là où tout a commencé. Rencontre.
- Où nous as-tu emmenés ?
Au plan de la Laie, entre le barrage et la Cormet de Roselend. C’est l’alpage de la famille Bochet. Depuis plusieurs générations, on monte ici avec le troupeau de vache l’été. J’ai bien poncé les sentiers de ce coin-là et la montagne juste derrière, Le Roc du Vent, est ma balade favorite. C’est clairement mon lieu de ressource pour prendre une bouffée d’air.
- Comment se passe la préparation physique pour cette nouvelle saison ?
On l’a reprise au milieu du mois de mai avec un gros socle d’endurance. On utilise beaucoup le terrain de la montagne. Pour faire du vélo, beaucoup de routes font partie des plus belles courses du Tour de France, en toute objectivité ! Progressivement, on va en salle de musculation. Après, il y a le centre national d'Albertville avec des séances quasi-quotidiennes. À partir de juin, on mixe avec un retour sur les skis et la neige.
- Être sportive de haut niveau, un travail sans horaires fixes ?
Oui complètement. La compétition demande beaucoup d'engagement. Je ne dirais pas des sacrifices, mais des choix. Typiquement, j’adorais passer mes étés ici et j’ai fait le choix d’aller au lycée d’été. J’étais à l’école de juin à août quand toute ma famille était là. Ma passion pour le ski m’a nourrie et m’a encouragé à m'entraîner.
Le mental peut t’aider à performer, mais il peut aussi te faire rater une carrière !
- On connaît l’importance du mental pour un sportif, comment as tu travaillé cet aspect durant ta carrière ?
C’est une vraie question, on n'en parle pas beaucoup. Pourtant c’est essentiel. Même dans la relation entraîneur-athlète. Le trois quart de ma préparation mentale, c’est celle de la relation dans l'équipe. C’est important de le travailler collectivement. Je pense que beaucoup d’athlètes prennent en compte cette préparation. Mais il faut aller un peu plus loin avec une préparation globale d’une équipe. C’est un vaste sujet. Le mental peut t’aider à performer. Mais peut aussi te faire rater une carrière.
- Comment on se motive quand on a ton palmarès ?
Je pense que c’est surtout la passion qui me guide. Je suis une passionnée avant d’être une compétitrice. Si je continue aujourd'hui, c’est parce que j’aime ce sport et j’aime les sensations qu’il m’apporte. Et je sens que j’ai encore des petits degrés de progression à aller attraper !
- En mai dernier, tu évoquais au journal l’Équipe "enchaîner pour, peut être, une dernière saison". Est-ce que tu envisages l’après-carrière sportive ?
Oui… Ça fait quelque temps que j’y réfléchis. C’est quelque chose qui fait peur en tant que sportif de haut niveau. On sait très bien que nos carrières sont des CDD. Ce qui ne veut pas dire que j'arrêterai demain, mais que je ne serai pas là en 2026.
- Tu fais partie de la commission des athlètes de Paris 2024, avec 18 autres athlètes. Quelles sont tes missions ?
C’est Tony Estanguet qui m’a demandé en 2018 d'intégrer cette belle équipe d'athlètes pour replacer les sportifs au cœur des JO et Jeux paralympiques de 2024. Notre rôle, c’est de se servir de nos expériences respectives et de mettre en garde pour que ces jeux, ce soit avant tout pour les athlètes qu’on les organise !
- Bien que la couverture des Jeux Paralympiques devient de plus en plus complète, que penses-tu de la reconnaissance des athlètes handisport ?
J’ai vécu les jeux de Vancouver où il y avait très peu de médias. C'est à Sotchi où je me suis rendu compte que la médiatisation était en train d’exploser. Forcément, on peut toujours attendre mieux, mais il faut constater qu’il y a une sacré avancée en France. Le paralympisme commence à être considéré, on ne peut pas dire le contraire. On peut faire encore mieux, mais il ne faut pas perdre ce qu’on a déjà acquis.
Les choses changent et ça ne va pas dans le sens du ski alpin.
- Qu’est ce que tu aimes tant ici ?
Ces grands espaces calmes où on peut être tout seul, faire du vélo, de la course à pied. En hiver, tu peux faire de la randonnée, du ski… C’est un terrain exceptionnel, très nature et assez bien conservé encore ! Et surtout, tu vis ici au rythme des saisons.
- As tu vu le paysage évoluer depuis ton enfance ?
Je n’ai pas eu cette impression sur les alpages. C’est surtout la fréquentation, été comme hiver. Bien sûr, ça se voit sur l’enneigement. On sent qu’il y a des modifications, mais heureusement que le barrage n’est pas une grande station…
- Alexis Pinturault évoque un “ski alpin en voie d'extinction"...
On est les premiers témoins du réchauffement climatique avec l'appauvrissement de l'enneigement, le fait que les glaciers fondent de folie… Les choses changent et ça ne va pas dans le sens du ski alpin. Aujourd’hui, on en prend vraiment conscience. En tant qu’athlète, on sait aussi qu’on ne peut pas être moralisateur : je skie dans des dômes au mois d'août, on ski sur les glaciers, etc. Le problème, c’est qu’on a un calendrier international, toutes les équipes s'entraînent, qu’importe la saison…Il faut désormais avoir un raisonnement global. On ne peut pas nous tenir un discours d’un côté, et prendre des décisions aberrantes de l’autre, comme des Jeux asiatiques en Arabie Saoudite ou la Coupe du Monde au Qatar. Sinon, on ne va jamais s’en sortir (rire) !
Propos recueillis par Mia Pérou et Léo Guinand
Son palmarès
- Octuple Championne Paralympique (Sotchi 2014 & PyeongChang 2018)
- 22 titres de championne du monde handisport en 2011, 2013, 2015, 2017, 2019 et 2022
- 102 victoires en Coupe du Monde
- 9 gros globes de cristal
- 20 petits globes de cristal