Du 11 oct. au 1 déc. 2024
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En montagne, la curiosité n’a rien d’un vilain défaut. C’est même une jolie qualité. Qui aboutit souvent à de belles découvertes et à des moments privilégiés, loin des sentiers battus. Néanmoins, cette curiosité peut parfois muer en prise de risque, lorsqu’elle se traduit, skis ou snowboard aux pieds, par une pratique freeride ou freerando. Ainsi, pour délivrer ce message de prudence et inciter à se former, Victor Daviet, l’un des pro riders les plus proactifs de sa génération, a créé les Safety Shred Days. Cet événement au format unique est devenu le rendez-vous incontournable de la prévention et formation à la gestion des risques en montagne. En attendant la 4ème édition, qui se déroulera du 3 au 9 janvier du côté de La Rosière, l’une des place to be du freeski en France, Victor nous livre ses 10 conseils pour vivre sereinement sa curiosité de neige fraiche et de grands espaces.
« LE BON MATÉRIEL : RÉVISÉ ET TESTÉ »
« Voici la liste assez exhaustive et complète des éléments qui sont pour moi indispensables lorsque l’on part en mission freeski : le DVA (Détecteur de Victime d’Avalanches) ; la sonde ; la pelle ; de l’eau ; de la nourriture ; un kit de secours ; un tournevis pour opérer d’éventuelles réparations ; un couteau ; un briquet ; du strap ; une couche vestimentaire supplémentaire de type doudoune ou polaire ; une deuxième paire de gants ; un deuxième masque ; un téléphone chargé, idéalement satellite ; et enfin, une lampe frontale au cas où l’on rentre plus tard que prévu. Le tout transporté dans un sac à dos adapté à la montagne. Et le nec plus ultra : un sac à dos airbag ! Ce matériel peut se louer et doit-être révisé tous les deux ans. »
« SAVOIR UTILISER L’ENSEMBLE DE SON MATÉRIEL »
« Lorsque vous êtes en montagne, vous n’avez pas le temps de lire la notice d’utilisation. Il faut que vous maitrisiez votre matériel. Pour cela, il s’agit de se former en amont – et des évènements comme les Safety Shred Days le permettent – puis s’entraîner régulièrement afin de ne pas perdre la main. »
« CONNAÎTRE SON NIVEAU »
« C’est-à-dire être en mesure, humblement, d’évaluer ses capacités : ce que l’on peut faire ou ne pas faire en fonction de l’itinéraire et des conditions. En somme, avoir conscience de son juste niveau technique et physique. Dans tous les cas, je recommande d’effectuer les premières sorties, ainsi que les plus engagées par la suite, accompagné d’un guide. »
« CONNAÎTRE SON ÉQUIPE »
« Il est important de connaître le niveau et les attentes des compagnons qui composent ta cordée avant de s’aventurer avec eux sur un itinéraire. Sur un itinéraire difficile, le nombre minimum, c’est 2. Mais le bon nombre, pour moi, c’est 3… »
« CONNAÎTRE SON ITINÉRAIRE »
« Pour cela, il existe de super sites internet type ‘Skitour’ ou des topoguides très complets. Connaitre son itinéraire présente deux avantages : savoir se repérer à chaque instant et éviter de se perdre, même lorsque les conditions évoluent ; mais aussi, anticiper les pièges, à la montée ou à la descente. Savoir se repérer à n’importe quel moment afin d’être en mesure de donner sa position, avec la longitude et la latitude, à chaque instant, est également indispensable ! »
« BIEN COMMUNIQUER »
« La circulation de l’information est primordiale. Et ce, avant, pendant et après la sortie. Avant, pour que tout le monde soit au courant de l’itinéraire, des conditions et se prémunir de l’imprévu. Pendant, pour réagir au mieux à toutes les situations. Et après, même si cela s’est bien passé, afin de débriefer et toujours progresser. »
« SAVOIR APPELER LES SECOURS »
« Certaines applications comme Where Are You ? ou EchoSOS t’offrent la possibilité, en appuyant sur un seul bouton, d’appeler les secours et te donner tes coordonnées GPS. Généralement, tu tombes sur le 112, mais si tu veux et peux gagner du temps, en sautant un intermédiaire, et échanger directement avec les secours spécialisés de la station en question, le numéro de leur ligne directe se trouve souvent au dos du forfait de ski. »
« ÉCOUTER LA MÉTÉO & LES BULLETINS D’AVALANCHE »
« En France, nous avons la chance d’avoir un outil performant, sur le site de Météo France, qui nous tient informés chaque jour du risque d’avalanche, selon le secteur et l’altitude, en fonction des conditions météos et d’enneigement. Il faut le consulter avant chaque sortie. Tout comme la météo, dont je recommande de croiser deux ou trois sources, qui chacune utilise un modèle particulier. Pour ma part, je me renseigne en croisant les infos de 2 ou 3 sites choisis parmi : Météo Alpes, Snowforecast, Météo Chamonix, Météoblue, Météo France… »
« ADAPTER LA THÉORIE À LA PRATIQUE »
« Appliquer tous ces conseils de sécurité en amont d’une sortie est une condition nécessaire mais pas suffisante pour s’aventurer hors-piste en sécurité. Il s’agit ensuite, une fois sur le terrain, d’adapter son comportement en fonction de ce que l’on voit ou ressent. Si votre intuition vous dit que c’est dangereux, écoutez-la plutôt que le bulletin d’avalanche qui vous annonçait un risque faible. L’adaptation est selon moi une notion-clé ! »
« UN MANTRA À GARDER EN TÊTE »
« En guise de conclusion, je trouve que le slogan de notre évènement est assez représentatif du message que l’on essaye de faire passer : ‘The mountains have no brain, so use your own !’. En d’autres termes, la montagne n’a pas de cerveau, donc utilise le tien ! »
Texte Baptiste Chassagne
Safety Shred Days
du 03 au 09 janvier à la Rosière
larosiere.net
