Le Boom des Parks Indoor

Des Skateparks dans toute la France

EXTRÊME, VTT CYCLISME

VTT, Skateboard, Reportage

Depuis quelques temps, des établissements d’un nouveau genre fleurissent non loin des villes. Paris, en Île de France, Montpellier ou Grenoble ? On y trouve des alternatives à la pratique outdoor, des parks indoor où sportifs amateurs ou chevronnés se retrouvent lorsque les conditions extérieures se gâtent. Le phénomène, dont le développement s’accentue au niveau mondial, n’est pas en reste sur le territoire hexagonal.

Crédit photo : Alaïa Chalet

Après les salles d’escalade, qui deviennent légion sur le sol français, on assiste à une recrudescence des salles dédiées à rapatrier en intérieur les pratiques sportives extérieures.

Certaines exclusivement dédiées à la pratique, d’autres étant de véritables centres de rencontres multidisciplinaires. L’engouement pour ce genre de structure n’en est qu’à ses débuts et touche, entre autres, les amateurs de planche à roulettes mais aussi ceux du deux roues.

Les Skateparks

Avec l’arrivée du skateboard aux Jeux Olympiques 2020, on assiste à la naissance d’un fort engouement pour la discipline. De plus en plus de jeunes skateurs envahissent les parks avec l’espoir de ressembler aux nouveaux héros du skateboard comme Aurélien Giroud ou Shani Bru.

Crédit photo : Alaïa Chalet

Des structures voient le jour dans l’hexagone, offrant aux pratiquants une opportunité supplémentaire de se perfectionner et cultiver leur style. Et si la météo se fait capricieuse, elles permettent également aux riders de délaisser rues et parks extérieurs pour un spot à l’abri, bien plus confortable.

Le Spot au Mans, l’Épicentre à Aurillac, l’Indoor Park à Montpellier, le skatepark du Palais Omnisports à Marseille, le Hangar de l’Espace Darwin à Bordeaux ou encore Le Garage, fief de la marque Nike SB à Paris sont autant d’options connues des skateurs pour pratiquer leur art.

La scène locale n’est pas en reste avec le Rough Club à Valence, le Skatepark de la Bifurk à Grenoble ou le tout récent Alaïa Chalet à Crans Montana en Suisse.

D’autres, hybrides, proposent un immense espace multidisciplines avec un mix entre skatepark et bike park comme le gigantesque Skillspark à Winthertur dans l’agglomération de Zurich. Aire de street, big air, bowl et pump track, pour ne citer qu’eux, promettent de longues heures de ride aux débutants comme aux experts dans des conditions plus qu’idylliques, de quoi peut-être même les pousser à délaisser complètement leur terrain de jeu extérieur.

Les Bike parks

Plus rare mais en plein essor également, le bike park devient une aire de jeu incontournable pout tout amateur de vélo. Du VTT au BMX, dans la plupart des parks, la diversité des installations s’adapte aux deux. En France, on a droit au plus grand bike park d’Europe avec le Stride, implanté à Strasbourg. Ce n’est pas moins de 12 000 m2 consacrés au vélo, et divisés en 6 zones, que se partagent les passionnés du deux roues. Un espace Crosscountry a été imaginé, avec une piste construite entièrement en bois, pour ceux en mal de terrains en pleine nature !

Il y a aussi un nouveau venu sur la scène des bike parks français, et il est lyonnais. Weride, ouvert au public depuis l’automne 2018, est le projet de deux grands amateurs de vélo, Thomas et Jérémy. Ils ont réaménagé un ancien hangar industriel de 7 000 m2, situé à Vaulx-en-Velin, aussi pensé avec les riders de la scène lyonnaise. L’espace réunit l’essentiel des agencements que l’on peut trouver aujourd’hui en indoor, avec des petits plus uniques en France, comme un Air Bag ou une piste BMX race chronométrée.

En France, on a droit au plus grand bike park d’Europe avec le Stride, implanté à Strasbourg

Crédit photo : Greg Sigaud

Témoignages

Paul, BMX freestyle - 30 ans - Strasbourg

La liste des parks couverts où j’ai pratiqué en France est longue : le Stride à Strasbourg, le Bowl d’Hag à Haguenau, le 80100 Skatepark à Abbeville, l’EGP18 à Paris, le Palais de la glisse à Marseille et je peux citer aussi la multitude de spots indoor qui fleurissent anarchiquement dans des endroits couverts abandonnés.

On pratique un sport qui dépend essentiellement de la météo. Lorsque c’est humide, c’est foutu ! Donc, si c’est le cas pendant un long moment ou s’il n’y a pas de lieu suffisamment éclairé pour rouler, une des seules solutions est d’aller en indoor.

Crédit photo : Morgan Barrial

Il y a de très bons parks indoor qui donnent envie de faire de la route et de payer pour s’y rendre. Concernant leurs infrastructures, peu importe le « style » (courbes, street, ou autres), ce qui attire le plus l’attention, en général, ce sont soit les modules qui sont parfaitement « dimensionnés » (un savant ou hasardeux mélange de hauteur, longueur et pentes), soit les modules originaux que l’on ne verrait pas ailleurs.

J’ai constaté une belle évolution des structures indoor, les plus évolutives étant celles avec une gestion amateur. Les lieux indoor gérés par des municipalités, quant à eux, sont souvent figés dans le temps et finissent par être dépassés.

Quoiqu’il en soit, ne pas avoir de spot indoor pour des sports dits «urbains» est un vrai frein dans la pratique, surtout dans les régions où l’hiver est bien présent. Je suis donc à 100% pour !

Florian, Skateboard - 27 ans - Annecy

Crédit photo : Alaïa Chalet

Localement, je skate à Grenoble, à la Bifurk. Je ride en indoor principalement quand la météo n’est pas bonne, lorsqu’on on est en road trip entre potes et qu’un park en vaut vraiment la peine. Si j’ai le choix, je préfère rouler en extérieur, là où l’on n’a pas l’obligation de porter un casque.

Le fait que les parks indoor aient tendance à être glissants, surtout en courbe, est un point négatif selon moi. Cependant, lorsqu’il fait froid et nuit à 17h en hiver, c’est bien de pouvoir être en intérieur, faire des sessions un peu plus au chaud et être éclairé jusqu’en fin de soirée !

Les parks indoor sont bénéfiques pour le sport en général. C’est un bon moyen de rouler en toute saison et s’entrainer, notamment pour ceux qui pratiquent le skate à haut niveau et doivent le faire au quotidien.

Le skate sera aux JO en 2020 et devient un vrai sport, qui n’est plus à l’image de l’activité de rue vue comme « délinquante » comme il l’était avant. On va vers une pratique plus agréable avec des structures plus qualitatives et une progression rapide des jeunes qui bénéficie d’un encadrement et de normes de sécurité. Après, si on en vient à parler JO et Équipe de France, on va évidement parler de budget, de standardisation des infrastructures, d’entrainement… et l’industrie du skate pourra encore changer dans le futur.

Texte : Olivia Bergamaschi

Les Skateparks Indoor en France ( liste non exhaustive) :