Kilian Bron partage ses exploits en VTT freeride à plus d'un million d'abonnés sur ses réseaux sociaux. Dans son nouveau film "Fuego", il a parcouru le Monde à la recherche de sensations fortes. Le film est sélectionné dans plusieurs festivals et sera programmé cet automne à l’High Five Festival.
Spécialisé le VTT extrême, le Français de 31 ans originaire d’Annecy et sa team sont de retour avec des images à couper le souffle dans un documentaire de 52 minutes. Du Guatemala au Pérou, en passant par la Bolivie, il a écumé les plus beaux spots des Andes. Résultat : un film époustouflant avec les deux Pierre (Henni & Dupont) et Matthieu Ruffray derrière la caméra et JB Liautard à la photo. Du volcan Fuego, shooté la veille de son éruption historique, aux façades colorées du Barrio Chualluma à La Paz, en passant par les formations géologiques del Valle de las Animas et les terres contrastées de l’Ausangate, Kilian au guidon de son Meta SX enchaîne à une vitesse folle des lignes de rides aussi engagées qu’esthétiques.
Rencontre avec Kilian Bron
Le projet "FUEGO" a dû nécessiter une préparation considérable. Combien de temps avez-vous passé à préparer cette expédition ?
Oui ça a été un peu long ! C’est une préparation minutieuse. Au-delà de la destination, ce qui a été le plus long a été de trouver des idées originales et dessiner le concept ! J’ai beaucoup écrit ce que j’imaginais. Nous avons veillé à ce que les transitions au montage soient bien liées, en ajoutant une dimension artistique. La préparation a duré plus d’un an ! voire même deux ! On est resté 2 mois et demi sur place donc il a fallu caler beaucoup de choses, autorisations, analyse des risques, etc.
On était 5 sur place : un vidéaste spécialisé dans les actions et le montage, un photographe, un pilote de drone, un deuxième vidéaste et moi. Pour ce film, nous avons adopté une approche sans filtre, capturant la réalité brute de chaque situation.
Lorsque l'on se lance dans une aventure aussi audacieuse, il doit être inévitable, sur place, d'éprouver des moments de doute, voire de peur ?
Bien sûr, dans des aventures comme celle-ci, il y a eu des moments de doute et même de peur. Lors du tournage sur le volcan Fuego nous avons dû faire face à une météo de plus en plus intense et à une éruption active imminente, (ce qui est très rare) et nous ne l’avions pas prévu ! Il était impossible de l’anticiper. Cela a ajouté un niveau de risque supplémentaire à la situation. En plus de cela, la terre gronde, le sol tremble, il fait hyper chaud, oui c’était vraiment intense ! Évoluer dans des environnements volcaniques a été inspirant mais aussi chargé de responsabilité. Nous avons dû doser nos prises de risque en fonction des conditions et des endroits, tout en gardant à l'esprit la sécurité.
La préparation a duré plus d’un an, voire même deux
nous avons adopté une approche sans filtre, capturant la réalité brute de chaque situation
Le choix d’allonger le format pour "FUEGO" en passant de 13 à 52 minutes est intéressant. Pourquoi avoir opté pour ce plus long format ? Etait-ce un moyen de mettre davantage l'accent sur vos moments de vie et les péripéties vécues pendant l'aventure ?
Oui ! Nous avons choisi d'étendre la durée de "FUEGO" pour offrir une perspective plus approfondie et raconter une vraie histoire. On ne voulait pas rester uniquement sur la performance et l’esthétisme. Ce format nous a permis de mettre en avant nos expériences de vie et les défis que nous avons relevés sur place. Nous avons souhaité partager des moments de vie plus intimes. Et cela marque une réelle transition pour la suite de nos projets.
Pendant ce tournage, peux-tu partager avec nous un moment particulièrement mémorable ?
Forcément le moment le plus mémorable du tournage a été de voir le volcan Fuego en éruption sous un ciel clair. C'était dingue ! On n’en croyait pas nos yeux.
Et pour moi, de pouvoir rouler à côté c’était une sensation indescriptible. Et puis tous ces paysages, au Pérou… des glaciers aux terres rouges aux étendues vertes, ont vraiment marqué nos esprits.
Les conditions météo dans des environnements volcaniques peuvent être extrêmes. Avez-vous rencontré des défis particuliers liés à ces conditions difficiles pendant l'expédition ?
Les conditions météo dans les environnements volcaniques peuvent être franchement imprévisibles et difficiles à gérer. Alors même si on avait consulté des experts en amont du voyage, on a dû s'adapter en temps réél aux conditions sur place. Souvent, le temps changeait radicalement nos plans et il fallait garder en tête notre sécurité. Et pour mon vélo, le fait d'avoir seulement quelques pièces interchangeables était également une source de stress. Je ne pouvais pas abîmer mon vélo ! On évaluait les risques en fonction des endroits, en essayant de ne pas nous mettre en danger.
tous ces paysages … des glaciers aux terres rouges aux étendues vertes, ont vraiment marqué nos esprits
Lorsqu'on évoque une aventure de cette envergure, le rôle de l'équipe joue un rôle crucial. Comment avez-vous géré les défis logistiques et organisationnels en équipe pendant l'expédition ? Y-a-t-il eu des moments où la cohésion du groupe a été mise à l'épreuve ?
Dans une aventure comme la nôtre, l'équipe joue un rôle hyper important. Pour faire face aux problèmes d'organisation et de logistique, on a beaucoup discuté et travaillé ensemble en amont. Notre amitié et notre compréhension mutuelle étaient primordiales quand les choses devenaient difficiles. Le fait qu’on se connaisse tous très bien a facilité les choses. Oui, il y a eu des moments stressants, mais on est toujours restés solidaires. Pendant ces deux mois et demi, notre façon de rester connectés et de travailler ensemble nous a aidés à gérer toutes les difficultés qui se présentaient.
Alors, après Fuego, quels sont tes futurs projets ?
J'ai 2 projets à venir, le premier est prévu pour septembre et le second en novembre. Je vais clôturer une étape de ma carrière axée sur les formats courts pour réaliser des formats plus longs. Je vais amorcer une transition vers de nouvelles aventures. En septembre, je pars dans les Dolomites pour un projet passionnant qui a pour objectif de donner une vision alpine unique du vélo. Les Dolomites offrent un terrain hostile mais incroyable pour la pratique.
Je vais clôturer une étape de ma carrière axée sur les formats courts pour réaliser des formats plus longs
J'adore l'aspect sauvage de ces montagnes, tout en ressentant aussi une certaine aversion pour la sur-fréquentation et les mentalités qui peuvent parfois se manifester. Lors de mes prochains projets, je souhaite aborder les histoires de conflits entre les utilisateurs de ces espaces naturels. Je crois que c'est important de donner une voix à ces problèmes et de discuter des défis auxquels nous sommes confrontés. J'ai l'intention d'explorer des sentiers chargés d'histoire, notamment ceux liés à d'anciens chemins de guerre. Pour moi, ces sentiers symbolisent la liberté et ma vision du sport outdoor.En novembre, je pars au Népal. Mon projet là-bas se concentrera sur le développement du vélo à Katmandou, ainsi que sur l'exploration de vallées isolées où je pourrai me perdre et vivre des expériences authentiques.J'ai également envie d'organiser une course sur place, pour partager ma passion pour le vélo et de m'immerger davantage dans la culture locale. Ces projets sont une continuation de mon engagement à repousser les limites du VTT et explorer de nouveaux horizons !