Live High, Train High. Vivre et s’entraîner en altitude. Un concept presque routinier pour les athlètes de haut niveau qui investissent chaque année, durant l’été, les infrastructures et paysages de la station de Tignes, en quête d’un entraînement en altitude vivifiant. Quelle que soit la discipline, les bienfaits et raisons d’une telle préparation sont nombreux et incitent les sportifs à remettre le couvert de façon régulière. Dans les coulisses de la Mecque de la préparation sportive dans les Alpes.
Coupe du monde de football 1998, une Victoire, une nation en ébullition. Qui ne se souvient pas de ce moment incroyable gravé dans l’histoire sportive française ? Eh bien, c’est à Tignes que nos champions nationaux étaient venus s’entraîner. Un séjour qui leur avait manifestement profité ! La station a accueilli et accueille encore un grand nombre d’athlètes à la recherche de performances, pour une course, un championnat ou tout simplement pour développer leur endurance et leurs capacités dans leur sport de prédilection. Un engouement dans lequel Tignes a investi au fil des années pour bénéficier aujourd’hui, d’un équipement de pointe adapté aux sportifs, sans parler de son environnement exceptionnel, qualifié justement de « stade naturel » à 2 100 mètres d’altitude.
Tignes, stade naturel
Les exigences des athlètes de haut niveau ont poussé la station à développer des infrastructures dignes des plus grands champions au sein d’un centre sportif et de congrès, Tignespace. Ce complexe regroupe de nombreux pôles pour l’entraînement indoor :
• Un plateau de sports collectifs avec 1600 m² dédiés à la pratique des sports collectifs & individuels, dont 1 terrain de handball, 1 terrain de basketball, 1 terrain de volleyball, 3 terrains de badminton, etc.
• 2 salles multisports, complémentaires pour toujours plus de sport.
• 11 salles de réunion, modulables et toutes équipées, pour débriefer ou visionner les entraînements.
• Un centre aquatique, fitness et bien être : le Lagon
Et outdoor :
• 2 stades (adapté pour le foot & le rugby). Un terrain en herbe naturel de haute qualité et un terrain synthétique.
• Une zone de récupération naturelle, alimentée par l’eau du glacier.
• Une piste d’athlétisme 5 couloirs (80 m) pour le sprint et le saut de haies.
A cela s’ajoute une salle de musculation avec cardio-training, appareils guidés de musculation, poids libres, cage à squat, développé-couché, petit matériel (médecine ball, coussins d’instabilité…). La totale pour un athlète sain et en pleine forme.
Un eldorado pour le haut niveau
Les bleus ont probablement ouvert la voie à de nombreux sportifs de haut niveau, qui plébiscitent aujourd’hui la station de Tignes pour cette compétence singulière de « fabrique de champions ». Se sont ainsi succédé des équipes de foot, de rugby, de cyclisme, de handball et d’athlétisme, mais aussi du basket ou du roller… la liste est longue ! Dernièrement, cet été, ce sont l’Olympique Lyonnais féminin, le Rugby Club Toulonnais, le Montpellier Hérault Rugby, l’ASM Clermont Auvergne Rugby ou encore l’équipe cycliste néerlandaise Jumbo-Visma qui ont foulé les terrains, sentiers, routes de la station savoyarde.
Tignes, c’est un peu la Mecque de l’entraînement pour les sportifs, un eldorado pour les étoiles du sport d’aujourd’hui et de demain. En voici une liste non exhaustive à faire pâlir les plus grands tapis rouges de la planète : Jean Galfione, L’Olympique Lyonnais, Alain Bernard, Brahim Asloum, Shaun White, Kilian Jornet, Laura Flessel, Stéphane Tourreau, l’équipe de France de handball, l’équipe de France d’aviron, les fédérations françaises d’athlétisme et de judo, le XV de France… En bref, que du lourd ! Un pareterre de stars qui donne le ton et amène à penser que l’endroit possède peut-être quelque chose de magique, non ?
L’élite de demain se retrouve également au sommet. Le lieu est idéal pour la jeune génération et les académies sportives l’ont bien compris. Stages et formations se succèdent en été, que ce soit en Rugby avec les académies PSA Philippe Saint André, en Handball avec les préparations de Melvin Richardson, ou bien encore les stages des meilleurs jeunes du championnat de France de triathlon, la relève est clairement assurée !
Mais, hormis les infrastructures et l’environnement naturel, quels sont exactement les bénéfices de l’altitude sur ces entraînements et sur les performances des athlètes ?
Bien plus qu’un phénomène de mode
L’engouement pour le « Live High, Train High » (LHTH) ne date pas d’hier et pour cause, les sportifs ont compris depuis bien longtemps les bénéfices d’ordre physiologique générés par une pratique exercée à haute altitude. L’intérêt est né notamment en 1968, lors des Jeux Olympiques de Mexico. La compétition, perchée à 2 250 mètres, avait alors influencé de nombreuses performances sportives, provoquant des échecs à répétitions chez les athlètes qui n’étaient pas habitués aux conséquences induites par l’altitude. D’autres, en revanche, coutumiers du fait, ont raflé toutes les médailles. Un décalage qui s’explique notamment par une adaptation à des conditions particulières du corps dans l’effort.
On peut citer en exemple les coureurs kenyans qui vivent et s’entraînent toute l’année sur les hauts plateaux de la Vallée du grand rift, à 2 000 mètres d’altitude, et qui, depuis près de 40 ans, montent sur tous les podiums. Un succès dû à leur habitude de s’entrainer en hauteur.
L’entraînement en altitude, également dit « en hypoxie », induit une baisse de l’oxygène, avec pour conséquence une baisse de l’oxygénation des poumons, puis du sang. L’organisme développe alors plusieurs processus afin de s’adapter aux nouvelles conditions qu’il doit supporter. Il augmente sa masse totale de globules rouges, et donc sa capacité à transporter l’oxygène dans le sang, d’où une production accrue d’énergie et de meilleures performances pour le sportif qui sait s’adapter. On parle ici de sécrétion d’ l’érythropoïétine ou EPO. Cette hormone stimulera la fabrication par la moelle osseuse d’une plus grande quantité de globules rouges, afin de compenser le manque d’oxygène apporté aux tissus. Cet oxygène est alors fourni en plus grande quantité aux muscles lorsque l’organisme redescend à l’altitude habituelle. Cependant si l’hormone EPO est bien présente dans le corps, les proportions sont bien en-deçà de celles des coureurs dopés.
Tignes, c’est un peu la Mecque de l’entraînement pour les sportifs, un eldorado pour les étoiles du sport d’aujourd’hui et de demain.
Fréderic Porte - Directeur général de la station de Tignes.
« Cet accueil des sportifs de haut-niveau est au cœur de la stratégie du territoire »
« Tignes, stade naturel », pouvez-vous nous expliquer cette notion ?
C’est un concept qui définit Tignes et son environnement sportif par 2 grands aspects. Tout d’abord, la beauté des lieux et de la nature avec son lac, son glacier et son altitude. Puis, son ADN sportif, renforcé par le label obtenu « Terre de jeux 2024 », et bientôt « Terre d’entraînement » qui mettent en avant des valeurs comme le partage, le bien-être, la bienveillance, la performance ou la contemplation.
Que représente pour vous le label « Terre de jeux 2024 » ?
La valeur pour nous est avant tout symbolique. Elle montre notre engagement en faveur de la pratique sportive et nous associe aux prochains JO de Paris. Le label fait résonance avec notre signature de marque « Stade Naturel » que nous défendons fièrement.
Que vous apporte le focus sur l’entraînement des sportifs à Tignes ?
L’accueil sportif, qui se déroule principalement en été mais pas que, nous permet d’atteindre 3 objectifs : il participe au remplissage de la station, il nous permet de travailler notre ADN dans le sport avec un public qui s’identifie aux athlètes et enfin il nous permet de communiquer sur des valeurs positives.
Quelle va être l’évolution de l’offre destinée à l’entraînement des athlètes ?
L’investissement est désormais permanent en ce qui concerne les infrastructures dédiées aux sportifs. C’est une évolution constante qui se joue à Tignes. Nos derniers projets en sont la preuve : le tout nouveau stade Michel Fougère en altitude, la base nautique de la station, Accroland (nouvelle version du Waterjump), etc. La modernisation des installations est une de nos préoccupations permanentes.
Comment développez-vous les infrastructures dédiées aux sportifs ?
Pour chacune, on s’adresse bien évidemment à des spécialistes. Qu’ils soient sportifs professionnels, athlètes ou même constructeurs, nous tenons à travailler un maximum en amont pour que le matériel, les terrains soient à la hauteur de ceux qui viennent les fouler. Nous avons également commencé à travailler sur un développement de programmes sportifs avec des coachs mais quelques uns de leurs secrets sont encore bien gardés !
Olivia Bergamaschi