Bercée par les sommets de la Grave, Leelo Haase a découvert la montagne dans les traces de son père. Ici, pas de jardin d’enfant, ni piste verte ou piquets, pas de club, ni étoiles, mais la montagne en partage. Le freeride s’impose. La Nature fait loi.
Dans l’ombre éclatante de la Meije, le nom de la Grave raisonne au-delà des sommets et des frontières. À l’orée du Parc national des Écrins, ce domaine unique au monde, attire chaque hiver des skieurs venus du monde entier et le village de moins de 500 habitants devient le centre de la planète freeride. Parmi ces quelques centaines d’habitants, André et Leelo Haase, père et fille. Deux figures emblématiques de la station et la passion pour héritage.
André Haase, aka, Didi, est une institution à La Grave. Ancien skieur de haut-niveau sur différents circuits de coupes du monde, en ski de bosse, KL ou encore télémark, Didi est aussi snowboardeur amateur de poudreuse à ses heures, ingénieur textile, moniteur, et entraîneur, le reste du temps, rien que ça ! Mais dans les bruits de couloirs de La Grave, il est surtout connu pour être l’organisateur des 15 premières éditions du célèbre Derby de La Meije et le propriétaire du magasin et bureau des guides de La Grave Snowlegend. Un lieu incontournable, installé juste en face du mythique téléphérique et gravé dans l’image d’Épinal de La Grave. Impossible de passer à côté de cette enseigne historique qui a participé à la réputation internationale du domaine et au développement du ski freeride.
J’avais vu passer des skis de poudreuse partir vers le Canada, je voulais les mêmes pour nos montagnes. Pendant des années, le Center Test Rossignol de La Grave était devenu une référence en matière de freeride.
« Rossignol m’a accompagné sur le circuit de coupes du monde aux quatre coins du globe. En m’installant à La Grave, ça tombait sous le sens pour moi de continuer cette aventure ici. J’ai introduit les skis larges à La Grave d’abord avec un test center Rossignol dès la première heure. J’avais vu passer des skis de poudreuse partir vers le Canada, je voulais les mêmes pour nos montagnes. Pendant des années, le Center Test Rossignol de La Grave était devenu une référence en matière de freeride. Aujourd’hui, avec le magasin, on continue à offrir cette expertise sur la vente et la location de skis et snowboard et en équipant nos guides. » confie André Haase.
Snowlegend poursuit donc sa légende et son aventure avec Rossignol, une vitrine au premier plan des montagnes pour découvrir et tester la gamme freeride de la marque au coq, du 94 au 118 au patin, pas moins !
Pour moi, c’était ça le ski : une infinité de lignes sur la montagne, des neiges toujours différentes et les lois de la nature.
Le freeride dans l’ADN
Leelo Haase a hérité de cette passion du freeride léguée par son père et par cet environnement unique. « Quand tu commences à skier à La Grave, le freeride s’impose à toi. Tu n’as pas le choix. Pour moi, c’était ça le ski : une infinité de lignes sur la montagne, des neiges toujours différentes et les lois de la nature. Je ne savais pas ce que c’était une piste bleue ou rouge. Je n’ai jamais fait de ski de piste. Je n’ai jamais été en dessous de 90 au patin. Quand les enfants de station apprenaient le ski sur les stades de slalom, on apprenait à comprendre la neige et à se servir d’un DVA. Mon père m’a transmis cette passion, mais aussi ce feeling, cette capacité à composer avec les conditions, à savoir s’écouter, et à renoncer parfois. C’est dans mon ADN. La montagne n’a jamais été un lieu de performance, mais un lieu d’épanouissement. »
Leelo Haase prolonge aussi cet attachement pour cette montagne « indescriptible » en reprenant petit à petit le flambeau au magasin. « Je ne me voyais pas rester à La Grave sans ce magasin. C’est une famille au-delà de la famille. Certains clients viennent depuis plus de 20 ans. Ils ont grandi avec nous. C’est un passage obligatoire, le point de départ avant le « Starway to Heaven ».
Cet hiver encore, Leelo et André arpenteront ensemble les couloirs et forêts de la Grave. Ils suivront leurs envies en fonction des conditions sur cette immense page blanche entre 1470 et 3200 mètres d’altitude, avant de se retrouver au magasin autour d’un bon café et de pancakes maison.