Surfer sans vent, sans vagues, à quelques centimètres de l’eau, dans les airs… Avec l’arrivée du foil, c’est un rêve devenu réalité pour tous ces « aqua-sportifs ». Mécanique ou électrique, en wake, surf, stand-up paddle ou windsurf, chaque planche se pare de cet accessoire devenu si tendance aujourd’hui.
Toujours plus vite, plus haut, plus loin, toutes les raisons sont bonnes pour dépasser ses propres limites et battre de nouveaux records. Adrénaline garantie et nouvelles sensations, voilà ce que les athlètes recherchent aujourd’hui. L’invention du foil ravit tous les surfeurs qui souhaitent se faire plaisir même sur les mauvaises vagues. En mécanique des fluides, un foil ou un hydrofoil est une aile profilée qui se déplace dans l’eau et transmet une force de portance à son support. Plus simplement, cette conception permet au rider de glisser avec la vague en mouvement, en exploitant l’énergie cinétique de la houle sous-marine. Le foil permet alors d’isoler la planche de l’effet des vagues et du frottement de l’eau, ce qui donne au surfeur la sensation de voler au-dessus des flots, sans à-coup, ni bruit. Le sportif crée, avec ses jambes, un mouvement de pompage ce qui lui sert à se déplacer sur le plan d’eau.
Retour en 1860
Les premiers foils sont apparus sur les bateaux, au début des années 1860, lorsque l’anglais Thomas Moy teste, sur un canal, un modèle équipé de trois surfaces portantes. Dans les sports de glisse, on les découvre dans les années 1980. C’est l’Allemand Niko Stickl qui se présente à la « Semaine de la vitesse » de Weymouth, accompagné d’une planche à voile équipée d’un foil. Le concept se démocratise 20 ans plus tard et comme une trainée de poudre, le foil apparaît sur tous les supports de glisse. De nouvelles pratiques voient le jour comme le Wingfoil, une petite aile que le surfeur tient à la manière d’un wishbone, le propulsant sur une planche semblable au kite. Les réseaux sociaux sont alors envahis de vidéos présentant cette nouvelle activité et le waterman hawaïen Kai Lenny devient une des figures de proue de cette discipline.
De l’électricité dans l’eau
Le sport ne cesse d’évoluer et la modernité s’invite sur l’eau. Les athlètes découvrent alors l’e-foil. Comme le foil mécanique, un mât de 50 cm à 90 cm est fixé à la planche et plongé dans l’eau. Une propulsion électrique est ajoutée à celui-ci. Le surfeur n’a plus besoin de pomper et se laisse glisser à la surface de l’eau à une vitesse pouvant atteindre 40 km/h. Pas de bruit ni de pollution, le foil électrique se comporte un peu comme un planeur et garde une autonomie d’une heure sur les modèles débutants et de 35 minutes pour les planches confirmées.
Plus besoin d’attendre la vague parfaite pour faire le plein d’adrénaline. Le foil invitent les surfeurs à venir planer en haute-mer au milieu des îles ou sur un lac entre les montagnes. Une sensation de liberté dont il sera impossible de se passer.
La sensation de voler au-dessus des flots.
ATTENTION DANGER
Le foil permet aux surfeurs de se déplacer plus rapidement sur l’eau, ce qui peut devenir dangereux pour les personnes autour mais aussi pour le sportif lui-même, que ce soit en foil électrique ou mécanique. Voici quelques conseils pour débuter et éviter un accident !
• Se familiariser avec le foil, et la sensation de voler sur l’eau, derrière un bateau ou un jet ski, tracté par une corde comme un wake-board.
• Porter un gilet de sauvetage ou une « impact-veste » qui protège en cas de collision avec la planche ou le foil. Le port d’un casque est une bonne idée pour l’initiation.
• Bien s’assurer que le plan d’eau offre suffisamment de fond. Une collision du foil avec le fond aura des conséquences sur le matériel mais aussi potentiellement sur l’homme.
Texte : Léonie Dutriévoz