La 3D avait conquis le cinéma, la voici qui débarque dans les piscines. Et sur le même principe : enfiler des lunettes pour en profiter. Sauf qu’au bord des bassins, il s’agit également de parfaire son style avec un bonnet et un maillot de bain en sus. Un apparat nécessaire pour assister à une haletante séance de Swimcross, ce nouveau sport hybride qui propose d’allier cross fit et natation. Pour se dépenser en 3 dimensions : hors, sur et dans l’eau.
Cross fit en milieu aquatique
Novateur, le Swimcross n’a émergé que très récemment, en 2017, à l’initiative du groupe Récréa, qui gère nombre de piscines de l’Hexagone. Surfant sur la tendance cross fit, cette discipline s’apparente à un parcours d’aventure, un boot camp ou un circuit d’entraînement comparable à ce que l’on peut retrouver dans les salles de sport, sauf que tout se déroule en milieu aquatique. Concrètement, cela ressemble à quoi ? À un condensé des épreuves les plus exigeantes de Koh-Lanta. Sans Denis Brogniart à l’horizon certes, mais ne vous méprenez pas : il faudra mouiller le maillot sans quoi la sentence sera irrévocable !
Pêle-mêle, lors d’une session, de 45 à 60 minutes en général, vous aurez l’occasion d’enchaîner les séries de pompes, squats et abdos au bord du bassin, puis de franchir des structures gonflables ou faire du gainage sur des tapis flottants avant de tirer des cordes ou des poids en profondeur voire même de réaliser du vélo en apnée… Lucile Woodward, coach sportive influente de la galaxie Instagram et figure aujourd’hui incontournable du bien-être féminin, a été tentée puis séduite instantanément : « La natation est mon sport de prédilection et je pratique le fitness, raison pour laquelle, j’avais vraiment envie de tester cette discipline qui se situe au confluent des deux ! »
Le Swimcross présente un intérêt pour tout le monde : du sportif débutant à l’athlète de haut-niveau. Tout le monde y trouve son compte !
Un sport ultra-complet et non-traumatisant
Un sport hybride, nouveau, qui intrigue et séduit. L’onde Swimcross semble être prête à déferler. Mais pour quels bénéfices réels ? Alexis, chef de bassin au sein du complexe Forme d’O, à Châtel, en Haute-Savoie, s’enthousiasme : « Ce qui est assez génial avec le Swimcross, c’est qu’il présente un intérêt pour tout le monde : du sportif débutant à l’athlète de haut-niveau. Tout le monde y trouve son compte ! » Comprenez qu’une séance de Swimcross est profitable à chacun, du rugbyman professionnel en quête de performance au novice à la recherche de bien-être à travers une dépense énergétique.
Alexis développe : « C’est un sport vraiment complet, que ce soit d’un point de vue musculaire ou sur les aptitudes travaillées. Vous sollicitez aussi bien le haut que le bas du corps, en cultivant à la fois votre agilité, votre endurance, votre force et votre équilibre. » Et l’avantage du Swimcross par rapport à son cousin cross fit ? Tout réside dans le fait qu’une grande partie des activités sont effectuées dans l’eau. En effet, l’élément H2O augmente la débauche en énergie de par la résistance qu’il oppose au corps, obligeant ce dernier à plus d’effort, pour se mouvoir mais également pour maintenir sa température. L’entraineur précise : « L’atout numéro 1, si l’on compare les deux, c’est surtout qu’à travailler ainsi, dans l’eau le risque de blessure est quasi-nulle. Le Swimcross est aussi intense, mais beaucoup moins traumatisant ! »
Concrètement, cela ressemble À un condensé des épreuves les plus exigeantes de Koh-Lanta.
Ludique et convivial
Ce qui fonde le pouvoir de séduction de cette nouvelle pratique, c’est aussi sa dimension ludique et conviviale. Deux adjectifs qui reviennent en boucle, telle une chanson populaire ou un refrain laconique, dans la bouche de ceux qui s’y sont essayés. Notre coach confirme : « La grande force du Swimcross, c’est de fédérer dès le départ l’équipe autour d’un challenge collectif. Les gens se rencontrent, échangent, rigolent, s’amusent et transpirent ensemble. Ce côté ludique fait qu’à l’instant ils ressentent moins la souffrance et ne se rendent compte qu’à la fin de la séance de l’effort produit. » C’est ce qu’on appelle la force du collectif, celle qui aide à repousser un peu plus loin ses limites.
Le Swimcross a ainsi tous les éléments pour casser la routine de la natation et drainer vers les bassins un nouveau public, pas nécessairement coutumier avec les senteurs de chlore.
Lucile Woodward abonde dans cette direction : « Il y a un potentiel grand public important car cela ramène à la natation ce côté « fun » qui lui manquait… » Mais alors que manque-t-il à la discipline pour devenir un véritable phénomène de mode ? Alexis apporte un début de réponse : « Il faut la laisser s’ancrer, que les gens prennent l’habitude de venir à la piscine non pas pour nager mais pour réaliser une session de Swimcross. » Pour expérimenter un nouveau genre de triple dimension.
La grande force du Swimcross, c’est de fédérer dès le départ l’équipe autour d’un challenge collectif.
Texte : Baptiste Chassagne