Il est l’avenir du wakeboard. Le petit français Jules Charraud a un seul objectif : « devenir le meilleur dans sa discipline ». Il débute le wakeboard à Cergy, dans le Val-d’Oise, lorsqu’il a 10 ans. Une bien bonne idée selon James Windsor triple Champion du Monde et légende du sport : « Jules fait partie des riders qui ont le plus de potentiel sur cette planète. À 20 ans, Il a une technique de ride très complète. » Jules commente ces propos en disant : « C’est mon idole et ça me rend donc extrêmement heureux. J’ai eu l’opportunité de le rencontrer plusieurs fois. »
L’élève a souvent reçu les conseils de son maître : « même sur un simple tournage de vidéo, il m’apprend beaucoup ». Côté carrière, Jules Charraud veut prendre son temps mais avec un objectif très clair : « Je veux m’améliorer » En 2019, le jeune athlète a terminé 2ème du FISE de Montpellier. Passionné de design et de tatouage, ce guitariste amateur qui vit dans son combi près du Spot La Source, (près de Toulouse), incarne merveilleusement l’esprit wakeboard.
Salut Jules ! Alors, comment s’est passé ton confinement ? toi qui avais l’habitude de rider tous les jours, pas trop difficile cette « inactivité » ?
Oui c’est vrai que le temps passe plus longuement, et que pour ce qui est du sport c’est plus compliqué et surtout moins intéressant… Après, je ne me plains pas, j’ai de la chance d’habiter dans un appartement est plutôt grand et d’avoir été en confinement avec mes potes et ma famille.
Tu es l’heureux propriétaire d’une caravane sur le spot de La Source Wakepark. Est-ce que tu t’es dit, " parfait, je vais attendre que ça se tasse en ridant ici solo ?
(rire) Oui c’est vrai qu’au début cela m’est venu à l’esprit ! Mais quelques jours plus tard j’ai pris conscience de la gravité des choses et j’ai compris qu’il serait plus sage de rester chez moi.
Si 2020 est marquée par cette crise sanitaire… 2020 est aussi marquée par l’arrivé de ton pro model Life Jacket ! Comment as-tu bossé avec Sooruz pour développer ce produit ?
Yes, ce fut le fruit d’un long travail de questionnements sur ce qui pouvait être beau et confortable à rider, tout en prenant en compte ce qui se faisait déjà sur le marché. Il y eu plusieurs prototypes et après différents échanges et retours, elle est enfin née !
Tu as réalisé le design du logo et le look du gilet ? Avez-vous mis longtemps à mettre tout ça en place ?
Oui également, Il y eu pas mal de réflexions sur les couleurs, la matière et le positionnement des logos… Ce n’est pas facile de trouver la bonne harmonie, tout en essayant d’avoir un petit quelque chose de nouveau.
On me dit dans l’oreillette qu’il y aura aussi une jacket Néo « Signature » Jules Charraud…
Oui et je suis vraiment content qu’elle puisse voir le jour !
Tu aurais imaginé il y a 5 ans qu’un jour, des riders allaient porter un gilet portant ton nom ?
Ah c’est clair que non ! Mais maintenant que Soöruz me donne cette chance de pouvoir créer et innover, je suis heureux et reconnaissant ! Cela me motive à essayer de voir plus loin en termes d’innovation.
Question épineuse, on t’a récemment vu rider aux Philippines avec une board qui n’est pas de ton sponsor…
Malheureusement oui, j’ai eu des différents avec le distributeur français sur quelques sujets, mais je prends ça de façon positive, en espérant que cela m’ouvre de nouvelles opportunités. Mais je n’en veux pas du tout à la marque Slingshot.
Si tout rentre dans l’ordre cet été, tu as déjà un programme ?
Pour le moment pas encore exactement, je suis en réflexion sur la création de potentiels projets vidéo ou de road trips car les contests s’annulent les uns à la suite des autres, je suis encore un peu dans le flou. Après, même si cette année sera peut-être une saison sans contests, cela ne m’empêchera pas d’être sur la route et sur les câbles !
Pour ta carrière de rider Pro, cette crise risque d’avoir quel impact pour toi ?
Je pense qu’il peut y avoir du bon comme du mauvais. Bien sûr que pour ce qui est des événements et compétitions cela risque d’être plus compliqué. Mais je pense que cela peut être également une opportunité d’avoir du temps pour créer de nouveaux contenus et réaliser de nouveaux projets.
Actuellement, il y a une vraie prise de conscience sur l’impact de l’homme sur la planète, et certains prônent l’arrêt des voyages en avion… Qu’en penses-tu ?
Je fais partis de ceux qui pensent qu’après cette période particulière il faudra changer. Il est vrai que je me sens un peu coupable. Malgré cela, j’essaye de prendre l’avion le moins possible, ne serait-ce que contraint par ma phobie… Car oui, j’ai peur en avion et c’est souvent compliqué. Donc oui, je préfère souvent faire 10 heures de bus…Mais je sais que ça ne suffit pas, je suis réaliste. J’essaie aussi de faire attention à mon alimentation, au tri, etc… J’ai encore un long chemin à faire avant que cela ne suffise !
Interview par Handle-wakemag.fr