FRANÇOIS BON

LA MONTAGNE? C'EST DE LA PENTE ET BEAUCOUP D'AIR AUTOUR.

François Bon a su mêler avec talent et créativité ces éléments, il en a même fait carrière. Ancien champion du monde de parapente acrobatique, aujourd’hui développeur de voiles, il est un ardent et passionnant défenseur du vol libre.

Que fais-tu en l’air en ce moment ?

Après avoir travaillé pour d’autres pendant longtemps, je me lance avec mon propre matériel de voile et de harnais de speed riding (petite voile rapide avec ski, ndlr) et speed flying (petite voile rapide à pied, ndlr). Je conçois et développe pour la marque Level Wings. J’essaie de tirer profit de mon expérience des 18 dernières années !

Tu as été un fervent promoteur des petites voiles, une nouvelle façon de voler qu’on voit dans le speedriding et le speed flying ?

On est tous des montagnards, skieurs, parapentistes et parachutistes. Dans les années 2000, on a essayé de combiner tout cela en diminuant la taille des voiles pour avoir des réactions plus rapides, pour voler plus vite et plus près du sol, pour mieux sentir le relief. J’étais au coeur de cette évolution. En 2005, le speed riding et le speed flying ont été officialisés par la Fédération Française de Vol Libre.

Le SpeedFlying, c’est une sorte de parapente simplifié ?

Alors que le parapente est devenu une discipline très technique, le Speed Flying revisite les origines du vol libre, avec des ailes simples, basiques, solides, résistantes aux turbulences. Le boulot du pilote n’est pas de tenir la voile pour éviter qu’elle ne ferme mais de  dessiner ses trajectoires. On va d’un point à un autre et entre les points de départ et d’arrivée, on choisit un itinéraire. C’est aussi simple que ça. Les voiles que je conçois sont solides, structurellement elles ne ferment pas, cela permet de voler avec un vent plus fort. La contrepartie, c’est d’être plus près du sol, de voler plus vite, c’est un autre risque et un autre apprentissage.

Dans le speed riding, on ajoute la notion de neige, de glisse avec les skis, en variant la vitesse, lente ou rapide, et accéder à des pentes de neige intouchables par un skieur normal.

Le parapente, inventé à la fin des années 70, a beaucoup changé. Aujourd’hui, un fan de vol libre a un choix large de voiles différentes ?

Ce que je trouve intéressant est la multiplicité des disciplines dans le vol libre. Il y a dix ans, un parapentiste avait encore une seule voie. Aujourd’hui, il a une voile de cross pour les longs vols du printemps, une voile légère pour les vols rando avec approche à pied, une mini-voile quand le vent est un peu fort ou au bord de la mer, une voile de speed riding pour l’hiver… Il s’adapte aux conditions météo ou d’environnement.

Quelle est la meilleure porte d’entrée pour apprendre le vol libre ?

En France, il est possible de débuter un apprentissage avec toutes ces voiles (ce qui n’est pas le cas en Suisse par exemple, ou le parapente est la base et les autres voiles des spécialisations). Si vous savez skier, je vous conseillerai de commencer avec le speed riding. Les phases de gonflage au décollage et d’atterrissage sont simplifiées, la glisse facilite les choses. Il y a plusieurs endroits où vous pouvez commencer : Speedfly.org pour toutes infos, Speedriding-school.com à la station des Arcs, Val-speedriding.fr à Val D’Isère, Mc- fly- chamonix.com à Chamonix. Pour le speedfly, je vous recommande Arnaud Baumy à Speedriding-school Les Arcs.

Interview : Guillaume Desmurs