Apparenté à une course contemplative, il semblerait que le Fast Hiking remporte tous les suffrages et convertisse de plus en plus de passionnés de montagne. Pas encore dans le Trail running et plus tout à fait dans la Randonnée pédestre, cette tendance traduit en fait une pratique que beaucoup de sportifs ont adoptée sans le savoir. Cela méritait que l’on se penche sur le sujet. Focus.
La « Rando rapide », comme les plus avertis à la langue anglaise auront pu le comprendre, est une alternative idéale aux randonnées classiques, un peu trop classiques pour les plus sportifs d’entre nous. La pratique se distinguera de ces dernières par le rythme de marche adopté, bien plus soutenu. Certains d’entre vous se diront sûrement qu’ils peuvent enfin mettre un nom à leurs escapades en montagne, longues ou courtes, ardues ou pas. Quoiqu’il en soit, il conviendra d’adapter son matériel en conséquence pour ne pas vite se sentir ankylosé ou étriqué.
Savoir bien s’équiper
Tout d’abord, privilégier la légèreté du matos. De plus en plus de marques développent des produits adaptés à la pratique. Permettre assez d’aisance pour faciliter les mouvements du corps et faire en sorte que les vêtements soit respirants pour éviter la chaleur dans l’effort et le froid lorsque l’on s’arrête, telles sont les conditions à remplir. En somme, il conviendra de choisir un textile fait pour moduler l’aération selon l’effort et le milieu dans lequel on évoluera (soleil, forêt, altitude élevée, etc.). Dans la pratique, il faut penser au système du « 3 couches » : en première couche, un tee-shirt technique, une polaire légère en deuxième pour conserver la chaleur du corps et en dernier un coupe-vent.
Pour les chaussures, il s’agit d’allier robustesse pour adhérer au terrain quel qu’il soit, légèreté pour faciliter les foulées et souplesse afin d’offrir un bon déroulé du pied. Si les pierriers sont une option intéressante pour vous, sachez que l’on peut trouver des baskets avec pare-pierre, bien utiles en descente, pour éviter tout désagrément au niveau de vos précieux orteils ! La hauteur de la tige de la chaussure aura aussi son importance. Une tige basse favorisera la mobilité de la cheville, alors qu’une tige haute permettra un meilleur maintien.
Le sac et son poids ont aussi leur influence. On parle de sac « light » dont la contenance doit se situer entre 15 et 20 litres pour être, toujours dans le même principe, le plus léger possible. De même, ceintures de running ou gilets de trail feront également l’affaire lorsque le trajet n’est pas trop long. Légèreté et simplicité !
Complément à la panoplie, les bâtons de randonnée constitueront le dernier accessoire indispensable au Fast Hiking. En montée, pour trouver son rythme, en descente, pour soulager les jambes des à-coups provoqués par le dénivelé. Au-delà du plaisir sportif et de la joie d’être dans la nature, le Fast Hiking est également un excellent moyen d’entretenir son corps (de rêve ?) et de solliciter une endurance et un cardio sans pour autant être trop intense à l’instar du Trail running.
Du bien dans ton corps
On ne compte plus les nombreux bienfaits du Fast Hiking. Entre autres, la pratique permet à toute personne désireuse d’entretenir son cardio, d’optimiser cette endurance et cette capacité à faire plus, plus longtemps.
Se remettre en forme n’a jamais été aussi simple. En alliant faibles sollicitations articulaires et tendineuses, bien plus douces que lors d’un Trail, la discipline peut être abordée par tous sans exception. Le haut comme le bas, tout le corps est sollicité. Oubliez le Crossfit, la tendance maintenant est à la nature et au Fast Hiking !
Comment débuter?
Les spots
Peu importe où l’on se trouve, il y a toujours un peu de dénivelé pour se faire plaisir ! ( ou se faire mal ?) En haute ou moyenne montagne, il faut bien évidemment adapter le terrain en fonction de son niveau. On ne débutera pas un 1000 m D+ alors qu’on est novice. Pensez à étudier les topos ou demander autour de vous, quelle est la difficulté du parcours, pour éviter de vivre une mauvaise expérience. Les collines sont un excellent moyen de débuter en douceur, avec des montées légères et des descentes peu dangereuses. Un type de relief qui se retrouve un peu partout en France donc facilement accessible par tous.
Le fuel
Bien entendu, aucune sortie ne devrait jamais se faire sans un minimum d’eau. L’hydratation étant la principale source d’énergie pour performer et disposer du fuel nécessaire. Si vous partez pour la journée, une poche à eau, intégrée à un sac à dos, pourra se révéler être votre meilleure alliée pour son côté pratique et son poids minime. Des encas sous forme de barres énergétiques seront appréciables pour booster votre corps, soumis à rude épreuve dans la phase de montée. Et, s’il est prévu de faire une pause repas plus importante, de nombreux plats lyophilisés permettent d’emporter un vrai déjeuner sans pour autant ajouter trop de poids dans le sac. En somme, penser malin vous évitera sans doute certaines déconvenues dans l’effort !
L’entraînement
L’un des intérêts principaux de la discipline est d’apprendre à connaître son corps et dépasser ses propres limites. Au fur et à mesure de la pratique, le rythme ira en s’améliorant alors que le plaisir, lui, restera intact. L’objectif de la randonnée rapide réside bien dans l’amélioration continue des capacités physiques et du temps de parcours, mais aussi de profiter des paysages sublimes que l’on traverse à un rythme plus agréable que le trail.
Pour exceller dans la pratique, quelques petits exercices peuvent être intéressants :
- Monter des escaliers pour développer à la fois force et endurance.
- En salle, marcher ou courir sur un tapis de course incliné.
- Fentes et squats.
- Courir ou marcher sur le sable.
Dans la pratique
Au final, pour débuter le Fast Hiking, il n’y a pas vraiment besoin de se compliquer la vie ! Il faut simplement penser à se tenir droit, à bien dérouler les pieds pour favoriser la propulsion et marcher comme si l’on souhaitait se dépêcher. Pour adopter une allure cadencée sur des distances plus ou moins longues, exit le déhanché du marcheur athlétique qui n’est pas vraiment adaptée au terrain technique et encore moins au dénivelé. Certains seront sans doute tentés de trottiner, sachez juste que l’allure idéale se situe juste un cran en dessous. Puis, quand la pente deviendra plus forte, on sera vite amené à changer de cadence. Il faut alors garder à l’esprit que même si l’allure diminue, l’attitude doit, en revanche, rester dynamique. En descente, si l’inclinaison est trop prononcée et force à se mettre en arrière, le fait de casser la pente en faisant des petits virages en devers minimisera les impacts au sol et préserver les articulations.
Alors, prêts à tenter l’expérience du Fast Hiking ?
Olivia Bergamaschi