Après quelques années passées comme rédacteur pour le magazine Downdays puis créateur de contenus auprès de la team de Gaylord Pedretti de l’agence Like That (organisatrice du High Five festival), David Malacrida se lance dans l’aventure entreprenariale. Photographe et journaliste, Il est aussi directeur chez Elmer & jack, agence média à Annecy. Il a réalisé la couverture de ce numéro et a accepté de répondre à nos questions.
Peux- tu te présenter en quelques mots ?
Je suis un écrivain raté (rires) qui tente, par de nombreux aspects de la création, de palier à ce constat accablant. Sinon, je suis un humain plutôt débonnaire qui tente par des preuves d’altruisme intéressées de palier (encore et toujours) à son impact négatif sur la terre et de faire valider par lui-même l’autorisation de vivre. C’est une sorte de pression personnelle qui me rend heureux et permet un équilibre. Si on laisse de côté l’aspect psychologique de la question, j’aime m’oublier en position fœtale dans l’eau du lac d’Annecy, j’ai une consommation de Houmous (maison) outrancière et ce n’était peut-être pas une bonne idée de lire mes réponses.
Photographe, vidéaste, rédacteur, tu as plusieurs cordes à ton arc !
Et bien comme dirait l’autre, on ne choisit pas sa famille, mais on choisit son carquois (jeu de mot de qualité moyenne) et j’ai la chance au fil des ans d’avoir pu le remplir. Je dirais que j’aime raconter des histoires, créer, m’exprimer et ces 3 activités ont l’avantage de ne requérir aucune compétence artistique, mais des idées et des techniques que l’on peut apprendre facilement. Aussi, ces activités se complètent, se nourrissent et la variété évite l’ennui des après-midis sans fin (écoutez Gael Faye).
Comment es-tu devenu photographe ?
Je me suis d'abord interessé à la littérature, j’étais subjugué par la plume de Julien Reigner dans Weski. Son impertinence me laissait un sentiment de liberté, de puissance que le petit gros que j’étais ne s’autorisait pas. Je me suis rapidement dit que mes textes bourrés de fautes d’orthographe ne suffiraient pas et j’ai donc opté pour les accompagner de photos, le pictural ayant pignon sur rue dans le ski. Devenir rédacteur est donc devenu un objectif. J’ai perdu du poids, j’ai travaillé chez Quick, manger les invendus et pu m’acheter un appareil photo. Puis j’ai eu de la chance et rencontré les bonnes personnes au bon moment, le culot nécessaire pour les alpaguer et la passion suffisante pour me laisser exploiter le temps d’apprendre le métier.
Quelles sont tes inspirations ?
Mes inspirations sont multiples, mais rarement dans la photographie. Je suis plutôt cinéphile, un livre à la main et des podcasts dans les oreilles. Je me nourris de ce que je vois, lis, écoute, des médias teintés d’anachronisme, car je ne raffole pas des escapades numériques. Sinon, j’ai aimé le travail de lumière d’Éric Séo, la démarche radicale de Jérome Tanon et les lignes d’une justesse implacable de Romain Gary. Il faut aussi voir que le travail de création est avant tout un travail de commande. Les clients proposent le fond et on trouve la forme adéquate, la liberté est un leurre.
Avec quel matériel photo/vidéo travailles-tu ?
Après 9 ans avec du matériel Canon, je suis passé chez Sony et j’ai donc un A7R4 et une batterie d’objectif pour la photo, un A7S3 et plein d’autres accessoires pour la partie vidéo et un ordinateur pour écrire. J’ai surtout des sacs et des jambes pour porter tout ça.
N’est-ce pas trop difficile de grimper et de faire des photos en même temps ?
Mon vertige à le plaisir sadique de m’empêcher de « grimper », mais si l’on parle de marche, ce n’est pas si difficile. Comme pour tout, il faut les bons outils. C’est donc surtout une question de préparation, d’organisation et de communication avec les modèles. C’est grisant et très efficace pour garder la ligne.
Quels conseils donnerais-tu à nos lecteurs pour faire une bonne photo ?
Une bonne photo est celle qui répond au besoin. Une choucroute bien éclairée, avec le bon angle pour une pub William Saurin, c’est une bonne photo pour l’utilisation que l’on veut en faire. C’est donc très subjectif. La question à se poser est donc : Pourquoi ? Ce qui est une bonne question à se poser en général dans la vie. Ensuite il y a des règles techniques à connaître qui aident à réaliser la photo, car la créativité vient avec les possibilités. Plus le catalogue des options est vaste, plus on peut choisir et les mixer.
Es-tu fier de certaines de tes photos ?
Si je n’étais pas fier de mes photos, j’aurais arrêté ce métier. Donc oui, comme je suis honteux de certaines autres. Je suis aussi parfois fier d’une mauvaise photo, ou réalisation, ( non adaptée au besoin, mais adaptée à mes goûts ) et vice et versa.
Tu as récemment réalisé un film, qui sera projeté au prochain High Five festival, peux-tu nous en dire plus ?
Ce film s’appelle Home Lines et est présenté par la Marque Picture Organic Clothing. Ce film retrace l’aventure d’un groupe de skieurs en « vacances » au coeur de la montagne lors d’une expédition locale. C’est un projet que j’ai imaginé, car je cherchais une excuse pour aller passer quelques jours dans un endroit de rêve, puis tout s’est enchainé. Ce qui était mon rêve est devenu un rêve commun que j’ai partagé avec d’autres compères. Ainsi c’est Yucca Films qui s’est occupé de la réalisation en basant sur mon idée originale. Un travail d’équipe en somme.
« Des expériences fortes où être photographe est grisant, où être un des membres d’une communauté éphémère est instructif et où être un humain au coeur des montagnes est époustouflant. » À te lire, tu fais un métier extraordinaire ?
À me lire on peut se dire pas mal de choses, vu mes délires prolixes, cependant j’abonde dans ton sens : mon métier est extraordinaire, ma vie aussi, reste à trouver le dénominateur commun. Blague à part, j’ai la chance inouïe de faire partie des privilégiés. J’ai un travail, déjà, ensuite je l’ai choisi, je rencontre des gens inspirants, navigue de projets en projets m’exprime, développe et utilise une expertise. C’est un métier complet.
J’ai la chance inouïe de faire partie des privilégiés