Publié le 2 janvier 2025
Dans les traces du talentueux skieur norvégien Nikolai Schirmer
Crédit photo : © Mathurin Vauthier
Interview

Dans les traces du talentueux skieur norvégien Nikolai Schirmer

Interview avec le golden boy du ski backcountry
SPORTS D'HIVER, AVENTURE, IMAGES
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Ski de Randonnée, Cinéma, Ski, Interview, Portrait, Freeride

Skieur d’exception par son approche unique de la montagne, Nikolaï Schirmer est un traqueur d’absolu. Là où les fjords du Grand Nord rencontrent les horizons enneigés, ce passionné arpente sans relâche les reliefs, en quête de vérité, de bonheur et de la beauté d’une expérience qui dépasse les apparences du ski de randonnée et de la descente en couloir. Vidéaste accompli, le Norvégien met l’esthétisme du ski de pente raide au service de ses engagements personnels : réduire son empreinte carbone et partager ses valeurs avec sa communauté. Rencontre avec un viking du freeride backcountry sympathiquement philanthrope.

Crédit photo : © Black Crows

UN SKIEUR AUX PLUSIEURS HORIZONS 

Je rencontre Nikolaï dans l’ombre hivernale des aiguilles de Chamonix, une ville qui occupe une place particulière dans son histoire. Quelques années auparavant, il y passe plusieurs hivers, des saisons à découvrir la haute montagne et à se former à la réalisation ainsi qu’au montage vidéo. Un lieu, parmi tant d’autres, qui a contribué à l'ascension de ce skieur talentueux.

Pour commencer, peux-tu nous parler de ton histoire avec le ski ? 

En Norvège, tout le monde fait du ski, que ce soit du ski nordique ou dans de petites communautés perchées sur les collines. Même avec des skis nordiques, nous dévalions les pentes quand j’étais enfant, en construisant des sauts pour s’amuser. Je me souviens qu’un jour, j’ai vu un ami avec un équipement de ski alpin, il avait des chaussures si rigides qu’il pouvait s’asseoir sans tomber. Je me suis dit : « Waouh, c’est magique ! Qu’est-ce que c’est ? Si j’avais ces skis, je pourrais tout faire ! » (rires). Ensuite, ma mère a gagné une tombola dans un club de football local. Comme elle n'aimait pas ça, elle les a vendus et a acheté des skis pour mon frère et moi. J'avais 8 ans lorsque j'ai acheté des skis alpins et je me suis lancé. Ce n'est qu'en grandissant que j'ai compris que c'était un sport à part entière. 

Le ski, c’est avant tout du plaisir et de la joie. Je me réveille chaque matin avec l’envie de skier. Je ne saurais mieux l’expliquer : j’aime le ski autant que le chocolat, ma famille et mes amis

En plus de tes études de droit à l'université, tu as réussi à poursuivre ta passion pour le ski à travers le monde. À quel moment as-tu pris conscience que tu voulais en faire ta carrière ?

Au début, je ne voulais pas faire du ski, je voulais étudier le droit. Il n'y a que trois facultés de droit en Norvège, et je me suis inscrit à la plus septentrionale d'entre elles, à Tromsø. Au bout d'un an, j'ai découvert qu'il suffisait seulement de se présenter aux examens. Après ma première année, je me suis rendu compte que je pouvais étudier ces textes pratiquement n’importe où. J’ai alors passé un hiver en Alaska et quatre hivers à Chamonix. C’était tellement agréable d’avoir autre chose que le ski, surtout lors des journées de mauvais temps. Tous mes amis qui ne faisaient que du ski étaient un peu déprimés par moments, puis incroyablement heureux, un peu comme des bipolaires (rires). En plus de cela, j’avais un peu d’argent grâce à un prêt étudiant, que l’on appelait « pow money ». Cela nous permettait de skier pendant toute la saison. J’ai étudié pendant six ans, et pendant ce temps, j’ai eu l’opportunité d’expérimenter avec le montage vidéo et de découvrir plein de choses intéressantes, parfois un peu bizarres. 

Contrairement à beaucoup d'athlètes que je rencontre, tu es l'un des rares à ne pas être intéressé par la victoire, même si tu as fait un peu de compétition dans le passé. Qu'est-ce que le ski représente pour toi ?

Je le fais avant tout parce que c’est vraiment fun. Dans mon dernier film, j’évoque le fait que, en tant que skieur professionnel, lorsqu’on ne remporte pas de récompense, on ressent souvent la pression d’être à la hauteur, de collaborer avec ses sponsors et de gérer tout le reste. Mais ce n’est pas ça l’essentiel. Le ski, c’est avant tout du plaisir et de la joie. Je me réveille chaque matin avec l’envie de skier. Je ne saurais mieux l’expliquer : j’aime le ski autant que le chocolat, ma famille et mes amis. Je suis profondément reconnaissant de pouvoir pratiquer ce sport. Il m’a apporté un sens, une motivation.

En 2010, tu pars en Haïti en tant que bénévole après le tremblement de terre, pourquoi était-il important pour toi de faire cette démarche ?

J’avais cette idée d’apporter mon aide à la société. Après ce grand tremblement de terre, et sachant qu’Haïti est le pays le plus pauvre de l’hémisphère nord, j’ai voulu agir concrètement. J'ai fait du travail manuel, j'ai pris des pelles, j'ai déplacé des pierres et j'ai construit des choses, j'ai aimé cette expérience.  C’était aussi enrichissant de me trouver dans un pays peu fréquenté, où chaque week-end libre devenait une occasion d’explorer de nouveaux lieux.

Crédit photo : © Mathurin Vauthier

NARRATION UNIQUE, TERRE DU MILIEU ET PENTE RAIDE 

Passionné et insatiable, Nikolaï est en perpétuelle recherche d’une liberté sans limites. Les sommets escarpés et les couloirs inexplorés lui offrent un décor subjuguant d’une beauté sauvage et magnétique, insaisissable, sauf dans l’objectif d’une caméra. 

En plus d'être un skieur aguerri, tu es également vidéaste, comment as-tu appris à filmer et à produire du contenu ? As-tu appris de toi-même ou est-ce venu avec l'expérience et les personnes que tu as rencontrées au fil des années ?

Un peu des deux, principalement des tutoriels sur Youtube et quand nous étions enfants, nous nous filmions les uns les autres. Nous avons réalisé notre premier film à l'âge de 17 ans et nous avons découvert que nous pouvions obtenir de l'argent du gouvernement pour le faire. Avec cet argent, nous avons acheté des ordinateurs portables, sommes partis au Japon, et là, on s’est dit : « Bon sang, il faut vraiment qu’on fasse ce film ! » Ayant fait les démarches pour obtenir cet argent, j’ai ressenti une certaine responsabilité. J’ai pris en charge le montage, et c’est comme ça que j’ai continué dans cette voie. Produire du contenu est très amusant, on peut créer des émotions. Comparé au droit qui est très rigide, le montage est une sensation, vous travaillez dessus, encore et encore, et c'est fini (rires) ! Ce qui m'a plu dans le cinéma et la photographie, c'est que je pouvais montrer le monde aux gens, les y emmener. Pouvoir montrer à ses amis un coucher de soleil, une ligne de ski ou de surf.

on peut vivre des expériences incroyables, seulement si on est prêt à accepter l'échec

Dans une vidéo avec Jacob Wester, tu expliquais le processus de construction de tes vidéos comme le Seigneur des Anneaux, une sorte d'histoire avec un but à atteindre. Comment construis-tu ton storytelling ?

Je pense qu'avec le ski de haute montagne que nous pratiquons, il y a cette fausse idée selon laquelle regarder du ski est divertissant, ce qui n'est pas tant divertissant que ça. Ce qui est intéressant, c'est de voir des gens essayer de faire quelque chose et le public doit pouvoir suivre leur périple. Habituellement, on se concentre sur la ride parfaite, ce qui fonctionne très bien dans des vidéos courtes, comme celles de Candide, par exemple. Mais de mon côté, je préfère me focaliser sur la façon dont nous surmontons les obstacles et atteignons nos objectifs. Dans le ski que je pratique aujourd’hui, c’est naturel, car il y a une véritable narration : on grimpe des montagnes, on fait face à des risques comme les avalanches, on gère nos provisions, puis on skie une ligne. Une fois la descente terminée ou si on finit en bas d’une autre manière… (rires), on a une histoire à raconter. Les récits de freeride s’inscrivent bien dans ce cadre narratif. J'ai fait des films de ski classiques pendant un certain temps, mais je n'aime pas travailler comme ça, en montrant seulement des performances. C’est un peu comme réaliser un film de James Bond : ça devient une mise en scène, une fiction. J'ai eu l'impression que ce type de contenu s'éloignait de la véritable raison pour laquelle j'ai commencé à skier : partir à l'aventure avec mes amis. Enfin, la seule raison pour laquelle je fais cela, c'est parce que c'est amusant et que je fais passer un bon moment aux gens. Je ne guéris pas le monde, je ne suis pas en Haïti en train de construire des écoles (rires).

Les lignes que tu dessines sont impressionnantes et d’une verticalité qui semble irréelle. Que ressens-tu au sommet de ta ligne quelques instants avant de t’élancer ? 

C'est stressant, bien sûr, mais c'est toujours quelque chose que je peux faire. Je pense que l'on parle beaucoup de style en montagne, et j'y crois. Certaines personnes demandent : pourquoi skies-tu si vite ? Eh bien, la vitesse est plus fun ! Quand tu skies une ligne, tu peux aller devant le sluff ou lentement derrière, j'aime le rush de skier devant. C'est comme si un dragon vous poursuivait et qu'il y avait des conséquences (rires). Quand on skie sur une grande ligne de montagne dans les couloirs, il faut performer et savoir quoi faire. Lorsque tu y parviens, tu as le sentiment extraordinaire de maîtriser quelque chose. J'adore cette sensation de frôler la limite, surtout quand tu cherches à la repousser. On se dit « je peux le faire, mais je ne suis pas tout à fait sûr », et puis, quand tu réussis, c'est un vrai moment d’exaltation. J'applique ça dans tous les aspects de ma vie, parce qu’on peut vivre des expériences incroyables, seulement si on est prêt à accepter l'échec.

Crédit photo : © Mathurin Vauthier

EMPREINTE CARBONE, INSPIRATION ET LITTÉRATURE 

Natif d’une région située à 350 km au nord du cercle polaire arctique, où l'hiver règne sans soleil, il n'est pas surprenant que Nikolaï ait fait de cette saison sa raison d'être.

Tu es originaire de Tromsø, l'une des régions les plus sauvages du monde où les effets du réchauffement climatique sont particulièrement perceptibles. Qu'est-ce qui t’as décidé à réduire ton empreinte carbone ? 

Je faisais du ski héliporté, avec des motoneiges et je voyageais dans le monde entier. En tant que skieur, on voit les hivers se dégrader et c'est terrible pour le plaisir que l'on éprouve. J'ai découvert que mes émissions étaient quatre fois plus élevées que celles d'un Norvégien ordinaire. J'ai donc voulu changer cela. Environ 75 % des émissions provenaient des voyages, alors j'ai arrêté. J’ai troqué les tours du monde contre des voyages en Europe et des déplacements en voiture électrique. Ce qui est intéressant, c'est de voir ce que vous pouvez faire en tant qu'industrie pour réduire votre empreinte sans pour autant délaisser la performance. Est-il indispensable que je ride de grandes crêtes en Alaska si je peux faire la même chose à Lyngen ? Au départ, c’était une expérimentation, mais cela fait maintenant 4 ou 5 ans que je vis ainsi. Cela dit, parcourir 4000 kilomètres en voiture électrique, de Tromsø à la France, c’est une vraie longue aventure ! (rires)

Tu es une grande source d'inspiration pour beaucoup de skieurs et aventuriers à travers le monde, mais quelles sont les tiennes ? 

Sur le plan cinématographique, j'ai été inspiré par les films d'escalade, Jimmy Chin, notamment, qui maîtrisait parfaitement l'art de raconter une histoire dans les montagnes. Quand j'étais plus jeune, je regardais des films de ski comme « Teddybear Crisis » et tous ces classiques. Aujourd'hui encore, je regarde Markus Eder et je me dis que c'est incroyable. En dehors du ski, je m'intéresse à la culture du surf, du skate et je lis énormément. Je viens de lire l'ouvrage qui a remporté le prix Nobel d'économie « Why Do Nations Fail ? ». L'autre jour, je parlais aussi avec un journaliste de John Steinbeck, Tolstoï et Dostoïevski. J'ai été inspiré par Youtube, Jacob Wester a été une grande influence, aujourd'hui, c'est mon ami mais je suis toujours aussi impressionné (rires). 

Crédit photo : © DR

LA PLUS GRANDE RANDONNÉE À SKI DE TOUS LES TEMPS

Lui qui trouve son équilibre dans la pratique du backcountry avec une bonne dose de fun, s’est lancé à la poursuite de son meilleur ami, en pleine réalisation d’un des plus grands exploits de sa carrière. Gravir 27 montagnes des Alpes Lyngen d'affilée : pour accomplir cet exploit, Vegard  Rye choisit de s'isoler complètement de ses proches. Vivant à l’écart des foules et consacrant toute son existence à ce défi, il garde le silence et refuse d'en parler à quiconque. Comme à son habitude, Nikolaï s’arme de son storytelling affuté et authentique pour nous conter cette aventure. Cependant, cette fois-ci la tâche semble plus complexe qu’à l’accoutumée.

Peux-tu me parler de ton nouveau film « The Greatest Ski Tour Of All Time » ?

Il s'agit essentiellement d'un film sur mon ami qui va faire ce que j'appelle « la plus grande randonnée à ski de tous les temps ». Il ne l'appelle pas ainsi, bien sûr, car c'est un homme humble qui ne veut  pas l'attention des médias. Il veut juste être seul dans les montagnes et faire cette randonnée à ski. Et puis il y a moi, skieur professionnel, figure des réseaux sociaux et de YouTube. Nos univers entrent en collision, notamment sur la question de la performance. Il est convaincu que le sens de la vie réside dans l’amélioration de soi, dans le fait de viser des objectifs si difficiles qu’ils semblent impossibles, jusqu’à ce qu’on progresse suffisamment pour les atteindre. De mon côté, j’ai toujours été attiré par le ski parce que c’est avant tout une source de plaisir et de moments partagés. Nous sommes deux personnes opposées dans ce sens et nous avons été réunis pour raconter cette grande histoire.

En quoi ce film est différent de tous les autres films que tu as réalisés auparavant ?

C'est un véritable défi de faire des films impliquant d'autres personnes. Habituellement, je suis le personnage principal, et c’est aussi le cas dans ce film, mais travailler avec quelqu’un qui n’a pas l’habitude d’être devant une caméra, et encore moins l’envie de l’être, complique beaucoup les choses. Surtout quand l’ampleur de son projet et de ce que je voulais capturer dans le film était aussi grande. Le projet dépendait également des conditions météorologiques, nous avions besoin d'une neige parfaite, d'un temps idéal pour que le projet se réalise. Tu es en quelque sorte coincé dans cette bulle pendant un long moment, à attendre que tout s’aligne, c'est un peu épuisant. Et puis, gérer un film de 90 minutes, c’est un tout autre défi. Maintenir une histoire captivante sur une telle durée est un travail énorme pour un réalisateur. J’ai réalisé la majorité du montage avec l’aide d’un assistant, mais c’était colossal. Cette fois, je collabore avec une distribution cinématographique traditionnelle, ce qui signifie que le film est projeté dans des salles en Norvège, en Suède et dans d’autres pays. C’est un univers complètement différent des films de ski classiques. Ce projet était bien plus ambitieux que ce à quoi je m’attendais. J’ai réalisé de nombreux films de 40 minutes auparavant, où je pouvais m’asseoir, monter rapidement, faire l’étalonnage, ajouter du son, et publier. Ici, c’était un tout autre niveau, un projet immense qui m’a énormément appris.

Maintenir une histoire captivante sur une telle durée est un travail énorme pour un réalisateur

Est-ce que ce projet a changé ta perspective sur les choses, et ta pratique ?

Je me suis pleinement investi dans ce projet parce que je voulais créer quelque chose autour du freeride, entièrement porté par l’effort humain. J’avais le sentiment de ne pas exploiter tout mon potentiel, faute d’un entraînement suffisant. Cette fois, je me suis préparé comme un athlète à part entière, mais sans en dire trop sur le film, je pense avoir exploré davantage mes propres limites. Pendant des années, j’ai repoussé mes limites, expérimenté de nouvelles approches et testé mes capacités. Cela m’a permis, à bien des égards, de mieux comprendre mes forces et mes faiblesses.

 

Crédit photo : © Mathurin Vauthier

Souvent mis en lumière, les invités de tes vidéos sont de véritables protagonistes. Ici, c’est ton ami de longue date Vegard Rye, avec qui tes aventures à ski ont débutées. Tu peux me parler de votre relation et le tournage du film avec lui ? 

Vegard est l'un de mes amis les plus anciens. Bien que nous étions dans des classes différentes, nous avons découvert le ski ensemble. Nous avons vécu des aventures incroyables et appris, parfois de manière difficile, la sécurité en montagne et la gestion des risques. Cela a forgé un lien très fort entre nous. Vegard est quelqu’un sur qui on peut compter pour certaines choses… enfin, selon ce dont il s'agit (rires). Mais si vous êtes dans une situation sérieuse avec lui, où votre vie est en jeu, c'est la personne la plus forte que je connaisse et celle en qui j'ai vraiment confiance. Il est unique, notamment parce qu’il n’a pas besoin du même lien avec les autres que moi. Il pourrait passer des semaines seul dans les montagnes et s’en sentir comblé. L'argent ne l'intéresse pas, et il mène une vie simple. J'avais envie de mettre en lumière sa vision de la vie. Il grimpe et redescend la même montagne chaque jour (rires). Il m’a accueilli dans son univers, et je ne voulais en rien perturber son expérience. Finalement, cette aventure nous a rendus tous les deux profondément heureux.

Texte de Eloïse Picard

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