Le Nordkapp, plus connu sous le nom de Cap Nord en Norvège, se profile comme une terre de légende pour les cyclistes. C'est le bout du monde à portée de pédale. Il attire tous les étés de nombreux aventuriers désireux de toucher cette fin de terre, celle qui ouvre vers le vrai nord, au-delà des océans et des pôles. En 2021, Arnaud Manzanini, ultra-cycliste, podcasteur et maître d'œuvre des épiques "Race Across séries", fait le pari audacieux d'apprivoiser le Nordkapp en hiver, sous le voile de la nuit infinie. Affrontant le froid polaire, les éléments déchaînés, et surtout son corps et son esprit. Arnaud s'embarque dans un récit de voyage hors du commun, celui du projet "North Calling" et de son équipe, au-delà du mur, là où l'hiver règne en maître.
Deux coups pour une pierre, en plein hiver
Arnaud a 50 ans, et a plusieurs vies à mener. Celle de père d’abord, une aventure à part entière ; celle de passionné de sports outdoor et d’ultra sport, qui l’emmène rapidement sur les voies du podcast « UltraTalk » où il invite de nombreux aventuriers à partager leur récit de vie palpitants, ou encore le rôle d’organisateur des Race Across Séries, qui ambitionne d’offrir l’expérience de l’ultracyclisme la plus positive au plus grand nombre. Son ambition transparaît dans la conception de parcours exaltants, aspirant à transcender les limites de l'endurance humaine. Tel un maestro de l'extrême, il orchestre un ballet où chaque coup de pédale est une note harmonieuse dans la symphonie de l'effort et de la détermination.
Mais avant tout, Arnaud a envie de vivre. Vivre des aventures uniques, des expériences inoubliables et des projets de vie entiers, de vivre fort et maintenant. C’est ce qui le pousse, après avoir réalisé la Race Across America deux fois entre 2013 et 2015, à envisager de tenter le record du monde du tour de la planète en bikepacking. Projet prévu pour Mai 2021. Hélas, l’histoire en décidera autrement, amenant avec elle son lot de frustration.
La genèse d’un projet puissant nait souvent d’une frustration, d’une envie, parfois, d’une intuition…Le projet North Calling se nourrit des restrictions sanitaires qui viennent moduler et chambouler l’ensemble des plans d’Arnaud et de son équipe. Il se retourne alors vers un tour de France randonneur par les frontières et les cotes, au plus proche des frontières physiques de notre pays. Durant ce voyage local, il rencontre le vrai froid, lors de la descente du col de la Bonnette, au bord de l’hypothermie, proche du danger, mais plus vivant que jamais.
rencontrer et vivre le froid, le vrai, le polaire
La graine est plantée. Il lui fallait affronter ce froid. « Je devais aller me confronter à cette partie que je ne contrôle pas, rencontrer et vivre le froid, le vrai, le polaire » nous confie Arnaud. Le projet North calling se construit comme un diptyque, quand, lors de sa première tentative, Arnaud et son équipe voient leur entrée en Norvège refusée à l’hiver 2021, après avoir pourtant pédalé plus de 700 kilomètres par -30° entre Finlande et Suède.
Portés par la patience et la détermination, Arnaud et son équipe reviennent sur les traces de leur périple en janvier 2022, déterminés à conquérir le Cap Nord, destination finale du voyage. Deux coups pour poser une pierre, pour la poser loin, au nord, là où la nuit ne délaisse jamais l’esprit, et où les vents soufflent comme le doute.
Chiffrer l’impensable
Le doute, Arnaud ne lui a laissé aucune place. Pas le droit à l’erreur, pas de fleur au fusil, au risque pour cette dernière de geler instantanément. Rouler par -30° ne s’improvise pas, ne s’invente pas. Pour ces raisons, Arnaud et ses équipiers avaient calibré une aventure rapide, au matériel adéquat, et à la dimension évidemment engagée, mais réaliste. Avec du recul, il admet pourtant « ne pas avoir imaginé certains éléments comme aussi compliqués ». Rouler plus de 120 kilomètres par jour sur la neige, dans des contrées où la densité d’habitants par km2 est réduite au minimum relève presque de l’exploit, tant l’ensemble de ce qui nous entoure souhaite nous laisser à terre, sur le bord de la route, démuni, transit, gelé.
Arnaud relève notamment des « chiffres glaçants », des températures moyennes de -28° sur l’ensemble des journées passées à pédaler, un ressenti parfois atteignant -45° accentué par un vent terrible. 1 400km de vélo au-delà du cercle polaire, pendant 12 jours. Plus de 8 000 calories brulées quotidiennement et une étape reine aussi majestueuse que les animaux des steppes polaires, de 190 kilomètres, au cœur du blizzard et de la nuit infinie.
Le brouillard givrant a vraiment rendu notre deuxième tentative extrêmement compliquée
Quand on lui pose la question de la difficulté insoupçonnée de ce défi, de l’ennemi numéro un, celui qui surgit quand on ne s’y attend pas, Arnaud n’hésite pas une seconde : « Le brouillard givrant ». Son pire ennemi durant la deuxième partie de son aventure nordique, au-delà du mur, là où l’hiver est roi, où chaque élément accumule la difficulté, et l’amène à son paroxysme. Un ressenti bien plus froid qu’un -35° sous un ciel bleu, malgré « seulement » - 25° enregistré au compteur. Le brouillard givrant est de ces ennemis qui ne délaisse pas. Qui ne propose aucune pause. Qui s’insinue, qui congèle les sinus, qui détruit les sensations.
« Le brouillard givrant a vraiment rendu notre deuxième tentative extrêmement compliquée, j’ai perdu la notion du temps, et la peur est née lors de cette journée intense, où aucun faux pas n’était possible ». Arnaud qualifie d’ailleurs ces 24h comme les plus dures de toute son aventure.
Dans la contrée du vide, le vent est également l’un des pires éléments. Il accentue, il torture, il harcèle, il s’infiltre, mord, et lui non plus, ne délaisse pas, il ne relâche jamais son étreinte.
Une des leçons de ce voyage s’impose d’ailleurs au travers de ce constat des éléments. Le froid peut être dompté, appréhendé, via les vêtements, l’empilage des couches. Les éléments insondables comme le vent, ou l’humidité, eux, sont plus insidieux, plus imprévisibles. Ils doivent avoir autant d’importance que le froid dans ce genre d’aventure. Ils ne devraient jamais être sous-estimés.
Après cette journée interminable, Arnaud se lançait à la poursuite de son objectif, du cap, sans le perdre, pour affronter l’hiver, et se trouver enfin.
À la poursuite de l’hiver, au-delà du mur, À la recherche
On dit souvent que la patience est une des plus nobles vertus, qu’elle ne cesse de démontrer son importance, que le temps fait son œuvre. Quand on demande à Arnaud les apprentissages, les leçons de ce voyage, presque initiatique au plus près du cercle polaire, c’est la patience qui revient en premier.
Déjà, pour la préparation de cette aventure, étalée sur plus d’un an et demi, surmontant vagues de confinements, tests, pandémie et d’autres péripéties inattendues, mais aussi pour l’expérience vécue à vélo, durant ces longues heures pédalées dans le froid, dans le sombre, dans l’inconnu, et dans l’inconfort. Une patience de maître, une volonté de fer, un cœur de lave et un objectif en or.
Le second apprentissage fut le mouvement. L’immobilité dans le Grand Nord entraine inévitablement le pire. Il faut avancer, toujours, lentement, peut-être, mais bouger, se déplacer et ne jamais ralentir. Arnaud parle de cela, « la vie, c’est le mouvement » comme il nous le partage au téléphone, faisant un parallèle avec nos quotidiens d’immobilisme et de sureté, dans une société parfois trop cadencée, mais tout aussi lente pour les individus.
Enfin, « il ne faut jamais attendre » si quelque chose nous anime. Dans 5 ans, voire 5 mois, il sera peut-être trop tard. Cette urgence de l’instant, de vivre maintenant et fort, Arnaud a pu la sentir quand ses plans initiaux furent bouleversés, comme beaucoup, en 2020. Depuis, et d’autant plus grâce à North Calling, ce mantra l’accompagne au quotidien. « Ces projets ne sont que des excuses pour vivre, vivre vrai, fort, maintenant. »
Mais, après avoir vécu cela, quel sens donner à ce qu’il se passe dans l’après ? Arnaud articule désormais ses envies autour de ses projets professionnels, podcast, courses d’ultra distance, vie de père de famille.
Cependant, dans un coin de sa tête, naissent et grandissent déjà les envies d’après, du prochain projet. Pas de question de record, mais après avoir gouté au vrai froid dans un Nord sans pitié, au vrai chaud dans les déserts d’Amérique, il serait temps semblerait-il, de se tourner vers des défis plus grands, qui amèneront le corps et l’esprit dans des contrées hautes en couleurs soit, peut être en altitude… À suivre…
la peur est née lors de cette journée intense, où aucun faux pas n’était possible
"North Calling" d'Arnaud Manzanini, L'Épopée Nordique
Au-delà du mur, au Nord, à la poursuite de l’hiver, il n’y a ni départ ni arrivée. Le vrai hiver, celui pour lequel Arnaud s’est aventuré au nord, s’est montré entier, sans faille, violent, avec de grandes leçons pourtant. En vérité, l’hiver est une saison, mais l’hiver est un moment. L’hiver est un cadeau, un passage. Il surgit souvent de manière inattendue, marquant une rencontre qui laisse une empreinte indélébile dans les mémoires. Une confrontation avec l'hiver demeure gravée, inscrite dans le fil du temps, rappelant toujours sa présence singulière.
À l'image d'Arnaud, qui a entrepris cette quête vers les confins les plus lointains, il a trouvé l'hiver – sombre, profond, dénué de vie et d'écho. Ce qui avait commencé comme la recherche d'un objectif s'est transformé en leçon de vie inattendue. Car l'hiver ne se laisse pas poursuivre ; il se manifeste à sa propre volonté. Cela devient encore plus évident lorsque, bien au-delà du mur, là où l'on ose se perdre pour répondre à l'Appel du Nord, on découvre que l'hiver se dévoile avec une intensité particulière. Arnaud, par son audace, a suivi cet appel et trouvé bien plus que ce qu'il avait imaginé.
Des températures moyennes de -28°, un ressenti parfois atteignant -45°, 1400km de vélo au-delà du cercle polaire, sur 12 jours, et plus de 8000 calories brulées quotidiennement
nutrition by holyfat
L'ÉNERGIE AU SERVICE DES SPORTS EXTRÊMES
Arnaud a fait confiance à Holyfat, une marque experte dans la puissance énergétique du bon gras, essentiel pour nourrir les corps dans des environnements rigoureux où le gel règne en maître. Les produits Holyfat ne gèlent pas, même à -45°C et offrent des calories authentiques, rapidement assimilées, propulsant ainsi Arnaud à pédaler avec vigueur au cœur de ces contrées hostiles. La gamme énergétique Holyfat s'est révélée être le compagnon idéal, complétant à merveille les soupes réconfortantes du soir, le long des routes glacées.
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le film
Le film de l’épopée « North Calling » qui retrace ces aventures dans le grand Nord est à retrouver en tournée et prochainement sur youtube pour un moment visuel, philosophique et sportif puissant.
Ces projets ne sont que des excuses pour vivre, vivre vrai, fort, maintenant