Antoine Mesnage, photographe et highliner déambulant entre terre et ciel, repousse les limites de ce que l’Homme a toujours rêvé : prendre de la hauteur jusqu’à atteindre l’endroit où le plus commun des mortels n’est jamais allé.
Sous le soleil perçant de l’été indien, 1003 mètres de slackline suspendus à 200 mètres du sol, des silhouettes se mêlent au paysage haut-savoyard pour relier deux flancs de montagnes.
Une heure de traversée sous-tension qui nous rappelle que la highline, sangle tendue au-dessus du vide, est une véritable prouesse sportive et physique. L’annécien Antoine Mesnage devient alors entièrement maître de son corps et de son esprit, comme déconnecté de la réalité, pour un pur moment de grâce.
"Se surpasser" comme mantra
Projet fou initié par les highliners du collectif “Les Passagers Du Vide”, l’idée de ce franchissement vertigineux émerge. Installer une slackline sur un kilomètre, il fallait oser mais trouver un spot idéal fut un travail de longue haleine, aucune place à l’improvisation. S’en suivent alors plusieurs mois d’entraînement et de perfectionnement sur des lignes plus courtes pour atteindre cet objectif ambitieux.
Fin septembre 2023, le jour j devient alors synonyme de concrétisation du projet.
À travers son objectif, Antoine capture l'esthétisme des silhouettes évoluant dans l'immensité des reliefs montagneux. Le col de Cenise devient un décor saisissant illustrant la performance. Pas après pas, Antoine réalise, douze ans après ses premiers pas sur une slack, l’exploit de traverser, sans tomber, sans flancher, ce kilomètre riche en émotions.
Offrant un spectacle des plus impressionnants, la highline nous fait retenir notre souffle et nous pousse à admirer l’équilibre parfait des ces sportifs hors-normes.
Un moment face à soi-même, qui ne tient qu’à un fil
Au-delà de l’aspect physique, la highline représente avant tout un défi psychologique pour les athlètes. Une concentration sans faille et des corps portés par une adrénaline incomparable à tout autre sport, seuls les highliners, funambules de l'extrême, expérimentent ces sensations si particulières. Discipline entre alpinisme et escalade, les highliners domptent le vide grâce à un contrôle d’eux-même total.
Ce kilomètre, flottant dans l’horizon, sublime la beauté saisissante du massif des Bornes, en esquissant un exploit tant sportif que mental. Une traversée qui marque la fin de saison, se concluant de la plus poétique des manières : en se sentant plus vivant et libre que jamais.