Véritable acteur, Anicet Leone allie le jeu et l’exploit dans ce nouveau film, les pieds ancrés dans le sol et la tête en l’air. Rencontre
Peux-tu nous présenter les Flying Frenchies ?
Au début, les Flying Frenchies c’est un groupe de copains, montagnards, artistes de cirque, musiciens, cordistes, ingénieurs, guides de montagne (et même des enfants), qui pratique des activités dans les airs. Aujourd’hui au sein de notre association, il y a un noyau dur de 3 à 6 personnes qui font du Base jump, de l’escalade, de l’alpinisme, du speed riding… et qui sont aussi artistes, comédiens, clowns acrobates ou musiciens. C’est un mélange de tout ça. Nous lions notre esprit créatif avec notre imaginaire pour sortir un peu du cadre dans nos projets vidéos, qui se veulent de plus en plus artistiques.
Nous mélangeons nos savoir-faires et utilisons nos expériences dans les sports extrêmes. Il y a eu différentes aventures suivant la sensibilité du ou des meneurs de projet. Ouverts à l’inconnu, nous aimons nous projeter dans le vide et surfer dans les airs pour provoquer et représenter un minorité de rêveurs atypiques.
Comment vivez-vous le risque, qui fait partie de votre quotidien ?
Le risque évolue, au début il avait beaucoup d’importance car il est à l’origine d’un sport comme le Base Jump. Aujourd’hui et pour ma part, j’essaie de minimiser pour me pencher sur l’aspect artistique. Evidemment il est incontournable quand on se projète dans les airs de cette manière. C’est agréable de prendre des risques, mais il faut accepter qu’une seule erreur peut avoir de très lourdes conséquences. « La peur est notre amie, il ne s’agit pas de l’occulter mais plutôt de comprendre ce qu’elle a à nous dire. »
Vous êtes « Le clown » de la bande. Y a-t-il un aspect spirituel dans votre sport ?
Oui je crois sincèrement qu’il y a un aspect spirituel dans le sens ou chacun à son propre dialogue avec la mort, cela nous plonge dans des réflexions sur nos vies, la vie des autres, la société et notre place au sein de celle-ci. Il y a aussi des moments de nos pratiques s’apparentent à de la méditation.
De la même manière le clown fait partie de cet univers où l’apprentissage est sans fin et propose une introspection quotidienne.
La peur est notre amie, il ne s’agit pas de l’occulter mais plutôt de comprendre ce qu’elle a à nous dire.
Comment avez vous eu l’idée de ce film
« Surf the line » ?
Comme toujours, en rigolant avec les copains, en laissant libre cour à notre imaginaire et en s’inspirant de choses qu’on voyaient chez d’autres artistes, sportifs, dessins animés, ou dans la nature.
Le temps de préparation a été sacrément long.
Oui ! 2 ans pour développer le projet, et 1 an pour préparer le film.
Qu’est ce qui vous pousse à expérimenter et à toujours aller plus loin ?
Le plaisir de la créativité, de l’inconnu, de l’expérimentation, de l’invention, de l’aventure, du groupe et du voyage ! Beaucoup de plaisir quoi !
Cette quête va- t-elle s’arrêter un jour ?
Qui sait !? En tout cas elle n’est pas figée, elle évolue tous les jours avec nous.
Quels sont tes meilleurs souvenirs du film ?
Le partage de la réussite du projet avec le groupe, et aussi les moments inoubliables sur le surf avec les copains. Je me souviens lorsqu’on essayé avec Ponpon de se croiser, lui en paramoteur et moi sur le surf, la logistique, la radio, le départ en lien avec d’autres personnes pour arriver tous les deux au bon moment et pouvoir se regarder dans les yeux une demi seconde dans cette situation improbable ! C’était fou.
Interview : Carole Cailloux